Finalement, c’est aujourd’hui, mardi 26 janvier, que Hichem Mechichi sollicitera la confiance des députés pour les 11 nouveaux ministres qu’il vient de désigner dans le cadre du remaniement qu’il a opéré dans l’objectif de «renforcer l’efficacité de l’action ministérielle, de la cohésion, de la coordination et de la solidarité parmi les ministres et surtout d’améliorer le rendement général de l’ensemble du gouvernement», une nécessité qui s’est imposée à la suite de l’opération évaluation-rendement des mêmes ministres en fonction depuis plus de trois mois déjà.
Et le vote de confiance des députés de la nation de faire l’objet d’une polémique, voire d’un marchandage sans précédent, entre le tissu parlementaire soutenant déjà le gouvernement et Hichem Mechichi avant même que ce dernier ne soumette sa liste ministérielle au Parlement, ou pour être encore plus précis dès le jour même où il a révélé les noms des ministres qu’il a sélectionnés pour remplacer «les indésirables» et aussi ceux qui ont fait preuve d’incompétence ou de manque manifeste de professionnalisme et d’expérience, sans oublier leur échec navrant en matière de communication et de gestion administrative des ministères dont ils avaient la responsabilité.
Donc, aujourd’hui, les députés auront à accorder leur confiance aux nouveaux ministres du gouvernement Mehichi ou à la leur refuser, et c’est là l’événement ou le trait singulier en votant pour ou contre la liste telle qu’annoncée par Hichem Mechichi dans son ensemble, et non amputée des deux ministres de la Santé et de l’Emploi comme l’exige Ennahdha, appelant à ce qu’ils soient remplacés parce qu’impliqués dans des affaires de conflits d’intérêts.
Hichem Mechichi l’a déclaré haut et fort, les deux ministres resteront dans la liste dont les membres solliciteront l’aval du Parlement, «tout simplement parce qu’ils sont au-dessus de tout soupçon comme le confirme l’Instance nationale de lutte contre la corruption».
Ainsi, donc, l’on assistera à un bras de fer qui opposera, au Palais du Bardo, Hichem Mechichi aux députés d’Ennahdha, le parti constituant la composante n°1 de son coussin parlementaire, députés dont plusieurs ont déjà annoncé qu’ils ne sont pas au palais du Bardo «pour appuyer sur le bouton en guise d’application des ordres».
Et si l’on accorde le crédit qu’il faut aux menaces proférées par Seïf Makhlouf, annonçant qu’il rompt l’alliance d’Al Karama avec Ennahdha et qu’il retire, par conséquent, son soutien au gouvernement Hichem Mechichi, l’on est en droit de s’attendre à ce que le locataire du palais de La Kasbah vive aujourd’hui une journée chaude, très chaude, et peut-être ce mardi 26 janvier 2021 s’inscrira dans l’histoire de la Tunisie comme une nouvelle journée particulière.