La lutte contre le surbooking constitue incontestablement l’une des orientations de la nouvelle équipe dirigeante. Il n’est pas normal que le touriste, souvent accompagné de toute sa famille, ne trouve pas sa chambre réservée. Cela porte atteinte à l’image de marque de la Tunisie.
Le tourisme tunisien, qui a commencé à partir de zéro, a enregistré, aujourd’hui, des indicateurs fort encourageants à la faveur des actions menées par le secteur privé. Certes, le secteur est passé par plusieurs périodes parfois moroses, mais il a atteint aujourd’hui sa vitesse de croisière et le ministère du Tourisme et de l’Artisanat prévoit, cette année, 9 millions de touristes, toutes nationalités confondues.
Ce parcours a été semé d’embûches comme les actes terroristes qui ont touché le musée du Bardo et l’hôtel Impérial à Sousse et qui ont fait plusieurs morts. La réaction des pays émetteurs ne s’est pas faite attendre dans la mesure où leurs autorités ont vite interdit la destination Tunisie considérée comme risquée. Quelques mois plus tard, les restrictions ont été progressivement levées pour que notre pays retrouve sa place dans les guides des tour-opérateurs étrangers.
De nouveau, les Russes, les Anglais, les Français et même les Américains ont afflué massivement vers la Tunisie pour profiter de son paysage captivant et de ses richesses naturelles innombrables. Et dire que le tourisme tunisien a commencé, après l’indépendance, par un investissement colossal de l’Etat dans les hôtels et les unités touristiques. L’objectif était de réaliser une croissance économique élevée et de faire travailler ces milliers de diplômés des écoles touristiques et de l’enseignement supérieur.
Dans le cadre de sa politique libérale à peine entamée, l’Etat s’est retiré de ce secteur au profit du secteur privé. Car le tourisme est une activité concurrentielle qui ne peut pas être gérée par l’Etat, appelé plutôt à s’occuper d’autres activités comme, par exemple, la mise en place de l’infrastructure touristique, l’aménagement des routes et des espaces verts. Il est même responsable des campagnes publicitaires et promotionnelles à l’étranger visant à attirer les touristes.
Souci de diversification
Le secteur a été pris en charge par d’anciens cadres hôteliers ou bancaires qui ont repris les hôtels construits pour les réaménager et poursuivre les activités qui ont rapporté à la Tunisie des fonds importants en devises. Le secteur a connu ses années de gloire pendant les années soixante-dix avec l’arrivée massive des touristes. Cependant, le tourisme tunisien a toujours été basé sur le balnéaire, c’est-à-dire le soleil et la mer, notamment pendant la saison estivale. Peu de professionnels ont pensé à investir dans la diversification des produits qui constituent, aujourd’hui, le fer de lance des autorités de tutelle. En effet, de nos jours, on constate une palette de produits touristiques susceptibles d’attirer les touristes et de les inciter à visiter notre pays comme les terrains de golf, les sites archéologiques et historiques, les activités culturelles et sportives, le tourisme de congrès et autres.
Les touristes ont à leur disposition un large éventail d’activités et peuvent choisir celles qui leur conviennent. Cette option pour la diversification devrait se poursuivre au cours de la prochaine période pour cibler de nouvelles classes de touristes, comme les touristes âgés ou seniors qui ont des besoins spécifiques et peuvent faire le voyage tout au long de l’année sans se limiter à la haute saison. Ces touristes ont des besoins spécifiques à prendre en considération. L’ambiance dans l’hôtel dans lequel ils séjournent doit être calme et romantique pour se détendre.
Le tourisme médical et la thalassothérapie attirent de plus en plus de touristes des quatre coins du monde. Certaines personnes viennent en Tunisie pour se faire soigner ou récupérer leurs forces et ont besoin d’un bain réparateur dans un cadre avenant. Ces touristes sont, généralement, aisés et dépensiers. Il faut leur proposer en surplus des produits intéressants pour les inciter à dépenser, à savoir des produits d’artisanat, une cuisine riche et accompagnée de boissons, des jeux payants et des randonnées près de la plage.
De nouvelles orientations
Après la révolution, le secteur a été confronté au terrorisme, ce qui a eu un impact négatif sur les recettes touristiques pendant plusieurs mois. D’ailleurs, certains hôtels se sont déclarés en faillite et ont exigé des mesures exceptionnelles pour sortir de la crise qui a frappé de plein fouet un secteur qui souffrait déjà de problèmes structurels. Le gouvernement a rapidement réagi pour prévoir, dans la loi de finances, une série de mesures en faveur des professionnels actifs dans le secteur du tourisme et de l’artisanat. Ainsi, il a été question du rééchelonnement des dettes et de la prise en charge des cotisations, pour une période déterminée, au régime légal de la sécurité sociale pour les employés.
Avant de choisir leur destination touristique, les touristes s’assurent que le pays concerné jouit d’une stabilité et d’une sécurité sur tout le territoire. Ensuite, on se soucie des produits proposés qui doivent être de qualité et diversifiés. Du travail reste à faire dans certains établissements hôteliers, notamment au niveau de l’accueil et de la présentation, et ce, en prévoyant des sessions de formation continue au personnel.
Depuis la nomination de Mme Selma Rekik Elloumi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat puis de René Trabelsi, de nouvelles orientations ont été établies pour relancer un secteur qui a souffert depuis des années de plusieurs insuffisances aussi bien au niveau de l’infrastructure de base que de la gestion et de la qualité de service. Le surbooking constitue un point faible qui a toujours causé du tort au secteur. Certains hôteliers n’hésitent pas à vendre des chambres pourtant réservés par des touristes à partir de leur lieu de résidence. Quand les touristes arrivent, ils découvrent que leur chambre est occupée et se voient obligés de choisir un autre hôtel qui dispose de places vacantes.
La lutte contre le surbooking constitue incontestablement l’une des orientations de la nouvelle équipe dirigeante car il n’est pas normal que le touriste, souvent accompagné de toute sa famille, ne trouve pas sa chambre réservée.
Cela porte atteinte à l’image de marque de la Tunisie. Les professionnels sont appelés à respecter leur engagement et ne plus donner une chambre réservée à un autre client ! Le reclassement des hôtels est également une orientation qui a commencé depuis déjà des années. C’est que certains hôtels ne sont pas dignes de bénéficier de la catégorie 4 ou 5 étoiles, compte tenu des prestations offertes, qui se caractérisent pas plusieurs défaillances. Les visites inopinées des contrôleurs du tourisme permettent de relever plusieurs insuffisances à corriger pour que l’hôtel soit classé dans la catégorie qu’il mérite.
Le retard dans le transport
Le transport aérien, maritime et terrestre constitue également une composante essentielle dans le secteur du tourisme qui a des effets d’entraînement sur d’autres activités comme l’artisanat, l’agriculture et le commerce. Les retards enregistrés par notre compagnie nationale Tunisair ne doivent pas se répéter. L’horaire de départ et d’arrivée des avions doit être respecté scrupuleusement en prévoyant à l’avance les opérations de maintenance et d’entretien.
C’est le cas aussi pour le transport maritime. De nombreux touristes choisissent, en effet, le bateau pour voyager et doivent trouver des services de qualité aussi bien au niveau de la restauration que de l’hébergement à bord du car-ferry qui ne doit pas accuser des heures de retard. Notre Compagnie nationale de navigation mobilise au cours de la haute saison ses car-ferries pour le transport des touristes et des Tunisiens résidant à l’étranger dans des conditions acceptables. Certains petits détails comme l’accueil et la disponibilité de l’effectif doivent être soignés pour offrir les meilleures prestations aux hôtes de la Tunisie.
Certains touristes ont eu, de même, de mauvaises surprises lors de leur déplacement en bus pour cause de panne mais aussi suite au blocage de la route par des manifestants, ce qui engendre des heures de retard et une sensation de confusion et de peur chez les touristes. D’où la nécessité d’assainir davantage l’environnement touristique, notamment au niveau des circuits visités par les touristes pour laisser une bonne impression sur le site tunisien.
Repères…
• Tous les pays ont levé les restrictions sur la destination Tunisie et les touristes ont la liberté de s’y déplacer pour bénéficier de vacances calmes et enrichissantes.
• La destination tunisienne est l’une des moins chères dans le monde. Certains voyagistes et tour-opérateurs n’hésitent pas à brader les prix pour attirer le maximum de touristes.
• Au début de chaque haute saison, les tour-opérateurs publient des brochures ou des magazines mettant en valeur les produits touristiques de chaque pays y compris ceux de la Tunisie, comme le golf, le tourisme de plaisance, la chasse et la pêche.
• Dans le cadre des éductours, des voyages sont organisés, de temps à autre, au profit des représentants des médias occidentaux des pays émetteurs, et ce, pour les informer des circuits touristiques et produits offerts par notre pays.
• Plusieurs hôteliers invitent les touristes qui ont séjourné dans leur hôtel à formuler leurs observations, mais celles-ci ne font pas souvent l’objet d’un suivi pour améliorer les prestations et résoudre les problèmes signalés.