La chambre d’accusation n°34 près la Cour d’appel de Tunis a ordonné, hier après-midi, la libération de l’expert onusien Moncef Kartas, accusé d’espionnage.
Selon M. Mohamed Mannoubi Ferchichi, membre du collectif de défense de Moncef Kartas, l’expert onusien devrait quitter la prison de Mornaguia dans les prochaines heures.
Joint au téléphone par la TAP, M. Ferchichi a affirmé que le collectif de défense avait demandé en avril dernier au juge d’instruction chargé de l’affaire la remise en liberté de Moncef Kartas en raison de l’absence de preuves du crime.
Selon l’avocat, le juge n’a pas donné suite après l’expiration des délais, ce qui a poussé le collectif de défense à déposer directement une deuxième demande auprès de la chambre d’accusation près la Cour d’appel qui a décidé hier sa libération.
«La Cour d’appel a également renvoyé le dossier de Moncef Kartas au juge d’instruction pour parachever l’enquête», a-t-il fait savoir, assurant que l’instruction n’est pas encore clôturée.
Diego Zorrilla, coordonnateur résident des Nations unies en Tunisie, avait appelé, à la mi-mai, les autorités tunisiennes à «libérer l’enquêteur de l’ONU Moncef Kartas et à lui restituer tous les équipements techniques dont il était en possession au moment de son arrestation».
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé, fin mars dernier, que les unités spécialisées ont arrêté deux personnes de nationalité tunisienne soupçonnées d’espionnage.
Cette arrestation intervient à la suite d’une filature qui a débuté en 2018 et après coordination avec le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis.
Le porte-parole du Pôle judiciaire de lutte antiterroriste, Sofiène Sliti, avait indiqué que l’expert onusien Moncef Kartas «ne bénéficie pas de l’immunité tel que cela a été relayé».
Joint par l’agence TAP, Sliti avait estimé que l’expert onusien soupçonné d’espionnage «ne peut pas bénéficier de l’immunité dans la mesure où l’affaire dont il fait l’objet concerne des intérêts personnels».