L’éthique politique est aujourd’hui mise à rude épreuve avec des vidéos fuitées, des propos incendiaires dans les discours et déclarations des politiques, reflétant des fois de graves tentatives d’immixtion étrangère à dessein déstabilisateur
Tous les coups bas sont, paraît-il, permis en politique et le ton est déjà donné pour les prochaines législatives qui s’annoncent chaudes avec des campagnes choquantes animées par des parties occultes sur fond de désinformation, de diffamation d’une bassesse exécrable dont certaines rappellent les pratiques héritées de l’ancien régime et d’autres appellent à plus de vigilance.
A commencer tout d’abord par cette tentative d’ingérence et de manipulation très grave de l’opinion publique dans le pays par le biais de campagnes orientées contre le chef du gouvernement et menées par une société israélienne. La liste des pages dévoilées par la société facebook, à l’instar de «dégage Chahed», reflète le niveau très bas à travers lequel certaines parties se revendiquent. Mais nous n’en saurons pas plus sur ces immixtions étrangères.
La grave tentative d’impliquer un haut cadre du ministère de l’Intérieur, connu pourtant pour son intégrité et incarnant au plus haut degré l’indépendance de l’appareil sécuritaire en général et plus particulièrement la direction générale des services spécialisés (Dgss), dans la vidéo fuitée de Soufien Toubel dans un cabaret en Egypte au moment où le parti Nida Tounès s’est scindé en deux parties qui se disputent la légitimité, ne fait que confirmer que ceux qui font agir l’opinion publique sans se montrer, c’est-à-dire ceux qui tirent les ficelles, savent bien ce qu’ils font.
La réaction du ministère de l’Intérieur ne s’est pas fait attendre en raison de la gravité des accusations saugrenues qui peuvent mettre en danger la vie du directeur général de la Dgss. Le ministère s’est d’ailleurs réservé le droit de poursuivre en justice les atteintes visant ses cadres.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau scandale ou une nouvelle affaire n’éclate au grand jour, provoquant des démentis et des réactions en chaîne mais aussi et surtout une manipulation à distance de l’opinion publique à la veille des élections législatives et présidentielle.
Les révélations de certaines affaires se rapportant aux politiques se banalisent de plus en plus. Tout est calculé depuis le départ et tout est permis, même l’empiétement sur la vie privée des gens sur fond de campagnes de diffamation, de sournoiseries et de mensonges.
L’éthique politique est aujourd’hui mise à rude épreuve avec des vidéos fuitées, des propos incendiaires dans les discours et déclarations des politiques, reflétant des fois de graves tentatives d’immixtions étrangères dans un but de déstabilisation. Sclérosé et dominé par les fake news, la transgression de la vie privée, le paysage politique offre aujourd’hui un terreau fertile à la violence avant les élections. Mais au-delà de ce danger qui plane, c’est l’unité du pays qu’il faut préserver du péril de l’ingérence.