Champion un jour, champion toujours. L’EST tire les leçons du passé, concrétise le présent et pense le futur. Ce Onze a décidément l’âme d’un vaillant gagnant. Badri est passé par là.
Stade municipal de Métlaoui. Pelouse en tartan. Temps venteux. Etoile Sportive de Métlaoui-Espérance Sportive de Tunis (1-2). But de Badrane (44’), Zied Baccouche (64’ sur penalty) et Anis Badri (88’). Arbitrage d’Ameur Chouchene secondé par Ramzi Ben Fradj et Wael Hannachi. Quatrième arbitre : Rami Mahdoui. Commissaire du match : Yassine Harrouche. Avertissements : Chetti.
ESM : Yassine Dinari, Samuel Atvati, Alaeddine Bouslimi, Afif Jebali, Mohamed Jemaa Khlij (capitaine), Foued Timoumi, Franck Cedric Obogo, Mohamed Ali Ben Salem, Zied Baccouche, Richard Jean-Caliste Lete, Alaeddine Gmach (Mohamed Amine Dinari).
EST : Farouk Ben Mustapha, Hamdi Nagguez (Mohamed Ali Yâakoubi), Nassim Ben Khalifa, Abdelkader Badrane, Mohamed Amine Tougai, Ellyes Chetti, Fousseny Coulibaly (capitaine), Fedi Ben Choug, (Ben Romdhane) Abderraouf Benguit (Abdelbassit), Raed Fadaa (Anis Badri), Alaa Marzouki.
Le champion en titre « Sang et Or » a croisé le fer hier avec l’ESM sur le central en synthétique du stade municipal de Metlaoui. Bien entendu, ce match revêtait une importance particulière pour l’Espérance puisque le titre honorifique de champion d’hiver était en jeu, outre le fait que le Onze à Mouine Châabani voulait garder la dynamique de victoire et entretenir cette flamme de gagnant dans la perspective du prochain challenge de l’Espérance en phase de poules de la C1 face aux Sénégalais de Teungueth FC, les 12 ou 13 février au stade Hamadi Agrebi de Radès. Il faut dire qu’en avant, propos de l’empoignade d’hier, l’EST alignait les «clean sheet» avec maîtrise et autorité, n’accusant le coup qu’à une seule reprise, à Sfax face au CSS. Quant au nul qui a sanctionné les débats entre l’EST et l’ASS, en préambule du championnat, c’est à mettre sur le compte d’un tour de chauffe. Bref, pour un club de la trempe de l’EST, quand le rythme de croisière est atteint, les adversaires sont de moins en moins visibles dans le retroviseur, sans oublier que l’Espérance compte un match en moins à disputer après-demain face à la JSK au stade Hamda Laâouani de Kairouan. Passons aux Mineurs de Metlaoui maintenant. En s’attaquant au cador de la Ligue 1, l’équipe de Afouen Gharbi savait parfaitement que jouer l’EST demande de l’endurance, de la confiance, une application de tous les instants avec un brin d’audace quand une ouverture se profile. Ancrée jusque-là au pied du ventre mou du classement, l’ESM avait cependant subi la loi de l’USM, de l’ASR et du CSS en marge des rondes précédentes. Trois défaites successives qui ont précipité le départ de Kais Yâakoubi. Il était donc temps de secouer le cocotier et de ne plus s’enliser, à commencer par frapper un grand coup face au champion en titre. Cependant, pour y parvenir, il fallait tout d’abord mettre en place un plan de jeu qui permette à la fois de « tenir en laisse » l’EST et de se projeter rapidement quand les conditions le permettent. C’est peut-être pour cela que Afouen Gharbi a gardé Mohamed Hedi Said et Riadh Frioui sur le banc alors que Borhène Lahkimi était quant à lui hors liste (et Mouchili suspendu). Notons aussi que le gardien Yassine Dinari a été préféré à Marouen Braiek. Pour le match, jusqu’au premier quart d’heure, l’EST pose le jeu mais c’est l’ESM qui se montre menaçante sur contre-attaque, surtout par l’intermédiaire de Bouslimi.
Et Badri surgit !
Un tartan obsolète et un vent violent qui ne permettent pas de servir le cuir en première intention. C’est difficile de produire du jeu pour les 22 acteurs. Sur ce, vers la demi-heure de jeu, l’EST accélère la cadence. Suite à un bel enchaînement « Sang et Or », Raed Fadaa tergiverse et manque son contrôle orienté. Désormais, le rythme monte d’un cran de part et d’autre. 43’, Bouslimi nous rappelle la légende Chilavert et écarte le danger d’un retourné acrobatique spectaculaire. Pas le temps d’apprécier cependant. Sur corner, Ben Choug alerte Abdelkader Badrane qui ouvre la marque d’une tête plein axe. L’EST mène et on en restera là pour la mi-temps.
De retour des vestiaires, Badrane commet l’irréparable vers l’heure de jeu. Sur penalty, Zied Baccouche remet les pendules à l’heure. Il faudra attendre la 88’ pour voir l’EST forcer son destin. Badri est passé par là. Sans nous montrer subversif, en fin de compte, l’on ne peut que détourner cette citation mémorable et la traduire selon nos mots : « Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin c’est l’Espérance qui gagne !».
