Pour une espèce qui se reproduit à raison de 67.000 chiens en six ans et dont les mesures d’abattage ont prouvé leur limite et inefficacité à long terme, il y a matière à réflexion…
Le phénomène des chiens errants prend de l’ampleur ces derniers mois, et pour cause, leur prolifération se manifeste à vue d’œil avec des meutes qui se baladent dans de nombreux quartiers de la capitale et des villes tunisiennes. La menace devient persistante avec la race de canidés qui occupe les rues et les trottoirs dans l’indifférence générale, sans qu’on trouve un remède définitif. Même si la plupart d’entre eux sont inoffensifs, du moins quand on ne les attaque pas Pour une espèce qui se reproduit à raison de 67.000 chiens en six ans et dont les mesures d’abattage ont prouvé leur limite et inefficacité à long terme, il y a matière à réflexion…
et qu’on ne se hasarde pas à trop les approcher, même s’ils portent souvent des boucles numérotées et enregistrées par la municipalité et rassurent les habitants des quartiers quant à leur état de santé, on ne peut tolérer un tel spectacle au fil des ans et des saisons. Le problème c’est que ce phénomène se généralise à tous les quartiers, favorisés, populaires et défavorisés, dans chaque gouvernorat, malgré les différences de moyens mis à disposition des municipalités. Ainsi, comme une traînée de poudre, la semaine dernière, le témoignage d’une résidente à Ennasr (l’Ariana) sur les réseaux sociaux et forums des habitants de quartiers rattachés au gouvernorat qui affirme avoir vu une meute de huit chiens se balader tranquillement a suscité l’indignation des habitants. Ces derniers désespèrent qu’un refuge pour chiens errants ne leur soit aménagé pendant que d’autres estiment qu’il faut les laisser en paix et vivre en harmonie avec les humains, malgré tout. Pourtant, au gouvernorat de l’Ariana comme celui de La Manouba d’ailleurs, s’agissant du Grand-Tunis, les chiens errants se multiplient à la vitesse grand V. A la cité Hédi-Nouira (l’Ariana), au parc qui domine le quartier, on ne compte plus les chiens venus déranger la paisible atmosphère citadine. Ces derniers jappent après les automobilistes pris de panique, intriguent les enfants par leur présence et bien d’autres désagréments en tous genres, même s’ils ne sont pas bien méchants.
Raisons de leur prolifération
A Oued Ellil, c’est la profusion de dépotoirs et containers à déchets qui a conduit à ce qu’une meute de 40 chiens soit décrite dernièrement et suscite l’effroi parmi la population. Il peut y avoir un aspect effrayant de rencontrer un groupe important de chiens au gré d’une balade, surtout lorsqu’on ne connaît pas leur état de santé. C’est souvent le reflet de l’échec de la population à vivre avec des canidés, en les nourrissant et en les hébergeant régulièrement. L’an dernier, on a précisé sur nos colonnes que les chiens errants rôdent autour des bennes à ordures, parce que leurs anciens propriétaires les élèvent, puis les abandonnent dans la nature. L’augmentation du nombre de chantiers, les comportements des propriétaires qui oublient leurs chiens pendant les vacances et les nombreux points de ramassage des ordures ne sont pas étrangers à la prolifération des chiens errants.
Non à l’abattage, non au centre de refuge, parce qu’il ne permet que de fournir les réseaux d’adoption de chiens, mais alors comment remédier à leur présence dominante et imposante dans les rues sans une approche qui maintienne l’ordre et la propreté? Le centre de soins destiné aux chiens errants de l’Ariana, qui œuvre à l’amélioration de la situation de cohabitation des habitants avec les chiens errants, ne peut pas faire seul la pluie et le beau temps malgré les actions municipales à répétition. L’action citoyenne est très importante en la circonstance. Mais alors quel est le remède miracle ? En attendant, ce sujet continue de diviser l’opinion publique qui est plus ou moins sensible à la condition d’existence de ces chiens abandonnés dans la nature et délaissés par la population. Un manque d’amour que ces chiens ressentent avec des comportements qui paraissent agressifs et dangereux, alors qu’ils ne sont que le reflet de leur abandon et de leur tristesse.