Mohamed Ben Hassana, ex-arbitre international et expert «Moviola» à Dimanche Sport, a dû baisser les bras et quitter l’émission. Il a raison, en fait. De basses attaques sur ces fameux réseaux sociaux l’ont ciblé parce qu’on n’a pas «aimé» ses interprétations sur des actions de l’USBG, puis du CSS. Le comble, les comités directeurs de ces deux clubs ont laissé tous leurs problèmes et leurs bévues, pour communiquer leur mécontentement au sujet de Mohamed Ben Hassana. Insultes, paroles obscènes, appels téléphoniques de menace, intimidation au quotidien, Ben Hassana a dû plier. Et il a raison. Non que c’est une signe de peur ou de faible personnalité, mais de dégoût.
Notre football est aujourd’hui une vaste scène de violence verbale tant que l’on se permet tout sur «facebook» sans être responsabilisé et poursuivi pour ses paroles.
Avant Ben Hassana, d’autres chroniqueurs, arbitres ou journalistes ont dû subir une odieuse pression, un raz de marée d’insultes et de haine juste parce qu’ils ont donné leur avis. On se souvient de Fethi El Mouldi qui a été «massacré» par des supporteurs cabistes pour une simple opinion sur une fameuse balle sortie en touche. Mais où va-t-on avec ces esprits malsains et surchauffés qui s’attaquent à toute personne qui exprime un avis qui ne plaît pas en football ? Malheureusement, cette dégradation morale sur les réseaux sociaux est encouragée par les dirigeants des clubs qui chargent même des jeunes «délinquants virtuels» de cibler des personnes jugées hostiles. Le pire, c’est que sur des pages officielles de maints programmes télé et radio, on trouve une exécrable quantité d’insultes vers une ou des personnes qui ne plaisent pas. Et même sur ces plateaux télé et sur ces émissions radio, on ne fait pas assez pour condamner ces atrocités sur les réseaux sociaux. La voix libre, l’opinion objective, le simple constat sans idée reçue sont vite «étouffés» par la violence verbale propagée et impunie. C’est même la règle. Plus on avance en championnat, plus les nerfs craquent et plus les débats sur les réseaux sociaux tournent en rixes et en «festival» de calomnies. Tout le monde insulte tout le monde, tout le monde attaque tout le monde. Ceux qui ont un minimum de dignité et d’amour-propre finissent par abdiquer. Au nom d’une lecture naïve de la liberté d’expression, on se permet de tout dire et d’humilier des gens juste parce que ce qu’ils disent sur le foot ne plaît pas à des esprits malades !
