Les producteurs de pommes de terre, des fruits d’été et de volaille observent mardi prochain un mouvement de protestation devant le ministère du Commerce
Le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) a dénoncé, hier, la poursuite de la politique de destruction des filières agricoles adoptée par le ministère du Commerce et l’importation de trois mille tonnes de pommes de terre d’Egypte.
Le Synagri a indiqué dans un communiqué que le coût des pommes de terre importées est estimé à 560 dollars la tonne soit 1.680 millimes le kilo, laquelle sera ensuite proposée à la vente à 770 millimes le kilo, ce qui augemente les pertes de l’Etat.
Malgré les changements climatiques et les calamités naturelles, ainsi que l’endettement et la hausse des coûts de production et des prix des intrants comme les semences, l’agriculteur tunisien œuvre tant bien que mal à faire réussir la saison des pommes de terre, souligne le syndicat, regrettant le choix fait par le ministère de soutenir les produits étrangers.
Et d’ajouter que les solutions palliatives servant les intérêts politiques portent atteinte à la production à la source, mettant l’accent sur l’importance du rôle du Groupement interprofessionnel dans la sauvegarde de la filière des pommes de terre. Le Synagri a également appelé à la nécessité de stopper l’hémorragie des importations et d’assurer la pérennité du secteur.
Par ailleurs, les producteurs de pommes de terre, de fruits d’été et de volailles observeront mardi 28 mai 2019 un mouvement de protestation devant le ministère du Commerce, a indiqué l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap).
Cette décision intervient suite aux décisions «unilatérales et improvisées du ministère», selon un communiqué publié hier à Tunis.
Ces décisions concernent notamment l’imposition d’exporter des fruits d’été à travers les frontières terrestres, ce qui a causé de lourdes pertes aux producteurs, aggravé leurs problèmes et les a obligés à détruire d’importantes quantités d’abricots malgré la hausse importante des coûts de production et les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles.
L’organisation agricole a critiqué la tendance du ministère du Commerce à l’importation anarchique, comme les pommes de terre et les œufs, sous prétexte de réguler le marché. Elle regrette également l’importation de nombreux produits non essentiels, et sans prendre en compte la santé du consommateur et en ignorant l’avantage préférentiel du produit national».
L’Utap a considéré que la politique du ministère est un coup dur pour les filières de production, perturbe le commerce intérieur et empêche l’exportation.
L’organisation agricole a souligné «le manque de sérieux du ministère dans la réforme des circuits de distribution et la lutte contre les barons du monopole et de la contrebande», afin de garantir la rentabilité des agriculteurs et de préserver le pouvoir d’achat du citoyen. (TAP)