En marge de la conférence organisée mercredi dernier par la Conect afin de présenter les résultats du baromètre de la santé de la PME en Tunisie «Miqyes», le président de la confédération, Tarek Cherif, a affirmé dans une déclaration à la presse que l’enquête, qui a une vocation purement économique, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le syndicat patronal pour impulser un nouvel élan à la PME, noyau de l’économie nationale.
Plusieurs chiffres ont négativement évolué, notamment ceux qui sont relatifs à la perception de la corruption ainsi qu’à la compétitivité de l’entreprise. Quel est votre commentaire sur ces résultats ? Pensez vous que c’est dû à la libération de la parole sur le fléau de la corruption ?
A vrai dire, tout n’est pas négatif. Je ne suis pas défaitiste. Certes, il y a des points négatifs. Il faut en cerner les causes et essayer d’agir en conséquence. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’entreprise privée est une entreprise battante, vaillante. Elle se bat pour résoudre toutes les difficultés rencontrées en mettant en œuvre les moyens nécessaires pour qu’elle puisse survivre. Je suis toujours persuadé que c’est jouable en Tunisie, à condition de mettre les moyens et les dispositions nécessaires. Mais pour qu’il y ait une véritable relance économique solide et pérenne, des réformes et des transformations majeures doivent être opérées dans le pays. Il s’agit également de se remettre en question et de considérer cette histoire de corruption qui empoisonne la vie aux gens. Il y a des remèdes pour y mettre un terme. Il y a des pays qui sont passés par des situations similaires et qui ont pu trouver des solutions. L’une des solutions, et peut-être la plus recommandée, c’est la digitalisation de l’administration tunisienne. Je sais qu’il y a beaucoup de résistance mais une forte volonté politique est indispensable pour arriver à l’implémenter. Le temps presse. Il faut qu’il, ait un signal fort, des sanctions à l’encontre des corrompus qui essayent de tirer profit des dépassements au détriment de l’entreprise.
Cette année, Miqyes a réservé une autre édition pour les TPE (très petite entreprise) qui aura lieu le 27 juin prochain à Tozeur. Pourquoi la Conect a choisi de faire un focus sur les TPE ?
La TPE représente plus de 500 mille entreprises. L’enjeu pour nous, ce n’est pas uniquement de faire un focus sur la TPE mais surtout de voir comment on peut faire pour qu’il y ait une synergie entre la TPE et la PME, et à vrai dire on n’est pas sûr qu’il y en ait suffisamment. Notre travail consiste à dénicher des pistes de collaboration entre ces deux grands groupes, l’objectif étant de les redynamiser et de créer des opportunités afin de les aider à grandir et se développer ensemble. C’est le moyen de faire progresser l’économie.
Durant ces trois années, l’évolution enregistrée des divers indicateurs n’est pas significative.
Globalement, il y a une évolution au niveau des indicateurs soit-elle négative ou positive, mais c’est vrai qu’elle n’est pas aussi significative. A vrai dire, pour enregistrer une amélioration effective ressentie, il faut bien s’y mettre en collaboration avec les autorités et les départements concernés. Ce baromètre se veut une référence des mesures à engager. D’ailleurs, il est à noter qu’à cet effet, toutes les présidences disposent déjà de ce document. Le ballon est dans leur camp: il faudrait qu’ils prennent les dispositions nécessaires pour faire en sorte que les choses évoluent positivement. Et je demeure optimiste pour l’avenir des entreprises.