Cet outil permet de localiser tous les bateaux qui arrivent de la mer vers les côtes nationales et de surveiller ceux qui partent des eaux territoriales vers les eaux internationales.
Depuis une dizaine d’années, la Tunisie connaît une grave crise économique et politique, avec des tensions sociales aggravées par la pandémie liée au coronavirus. Cette situation a contribué à construire le projet de migration clandestine parmi de nombreux groupes de familles tunisiennes, en particulier les jeunes. Un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui a pris plus d’ampleur d’une année à une autre. D’ailleurs, les derniers rapports en la matière estiment que cette situation alarmante peut présager une tendance à la hausse des opérations de migration non réglementaire lors de la période à venir. Face à ce constat, les résultats ne peuvent être que dangereux et décevants : tous les ans, tous les mois, toutes les semaines et presque tous les jours des vies humaines — notamment parmi les jeunes qui partent chercher une vie meilleure — sont perdues dans la Méditerranée. Pour mettre terme à ce fléau, et selon des informations recueillies auprès du ministère de la Défense nationale, le ministre Brahim Bartagi est en train d’examiner la possibilité d’installer un système radar pour le contrôle de la côte tunisienne. Il semble aussi possible que la fourniture de cet important système sera gratuite pour la Tunisie puisque le coût pourrait être soutenu par un pays européen, dans le cadre du programme du contrôle de la côte sud de la Méditerranée.
Tout ce qu’il faut savoir sur cette technologie
En effet, depuis les années 1980, il y existe une technologie qui peut sauver des milliers de vies humaines et dont l’utilisation et assez facile. Il s’agit en fait du système de sécurité ‘’Triskav’’, conçu spécialement pour la protection des frontières. Le but de ce système est de permettre aux radars installés sur les balises de localiser les bateaux, grands ou petits que soient, dans un rayon d’environ 18 km (10 nml). De cette manière, les radars sont contrôlés à distance de n’importe quelle place et les images captées par les radars sont donc envoyées sur les écrans de la station de contrôle à terre où l’opérateur de la station peut régler les paramètres du radar et peut identifier tout écho suspect. Important de souligner ici que les images parvenues de la balise sont enregistrées dans l’ordinateur de terre et peuvent y rester mémorisées jusqu’à 6 jours, si nécessaire.
A cet égard, par l’installation des balises de surveillance radar, on est parvenu à trois résultats importants. Il s’agit tout d’abord de la localisation de tous les bateaux qui arrivent de la mer vers les côtes nationales. Deuxièmement, c’est la surveillance de tous les bateaux qui partent de la côte et des eaux territoriales vers les eaux internationales, en suivant leur route. Finalement, cette technologie permet le contrôle de toutes les activités illégales de transbordement de personnes ou marchandises effectuées par l’accostage entre deux bateaux.
On peut aussi protéger les frontières de terre
Le système de sécurité ‘’Triskav’’ permet également de détecter les contrevenants aux règles maritimes, douanières ou d’exclusivité/interdiction d’exploitation et de repérer des petits bateaux rapides à l’intérieur de zones côtières escarpées ou protégées ou s’approchant de plateformes pétrolières ou de parcs éoliens offshore et de sécuriser la navigation à proximité de sites sensibles (raffinerie, terminal méthanier, ports).
Il s’agit de la surveillance du trafic maritime des petits bateaux, non équipés de « blue-box» (SCP) au profit des autorités maritimes internationales. Par ces balises, l’on pourrait contrôler, par exemple, la zone nord-est de Kerkennah, consacrée à la reproduction de plusieurs espèces de poissons.
Par ailleurs, le système Triskav peut être utilisé aussi pour protéger les frontières de terre, puisque les radars peuvent être installés sur les montagnes ou dans le désert.
Taoufik Bennaceur
6 avril 2021 à 13:11
oulala. ça semble un système complètement foireux. Jetez un coup d’oeil sur le site de la société. j’espère que le Ministère de la Défense ne se fera pas avoir.