El Mourouj, cité à haute densité démographique de plus de 100.000 habitants, située à une dizaine de kilomètres de la capitale, s’est transformée, en quelques jours, en véritable dépotoir à ciel ouvert. Suite à une grève prolongée, arbitrairement décrétée par les agents municipaux, la ville continue à crouler sous les ordures ménagères. Des tas de déchets, visiblement entassés ici et là, jonchent le sol jusqu’aux chaussées, provoquant, hélas, un paysage désolant.
Le ramassage et le transport des ordures, reconnus être l’œuvre communale élémentaire, sont quasiment en panne à El Mourouj. Ce qui a suscité des désagréments et un état de forte tension. Pourquoi se débat-on encore dans cette situation de pollution ?, se plaignent, sur les nerfs, les résidents de ce quartier qui ont du mal à se débarrasser de leurs déchets. Certains ne savent même pas par où vider leurs sacs à ordures, jours et nuits, exposés devant chez eux. Et là, on peut, alors, imaginer les suites d’un état des lieux cauchemardesque, outre les odeurs nauséabondes dégagées de partout. «Insupportable est ce que nous sommes en train de vivre, aujourd’hui, en ces temps de pleine pandémie. Ces éboueurs, si réfractaires soient-ils, n’en font qu’à leur tête», commentent-ils. Parlons-en ainsi, il s’agit, selon eux, d’un débrayage intempestivement survenu.
Ils revendiquent le droit à des terrains
Que demandent ces grévistes ? Leur revendication, l’unique d’ailleurs, semble relativement illégitime : avoir droit à des lots de terrain relevant du domaine public de l’Etat pour construire des logements sociaux à leur profit. Or, ces terrains acquis par la municipalité, explique le maire d’El Mourouj, sont classés espaces verts, aux fins d’y créer des projets de divertissement et d’animation. Soit un bien communal à intérêt général que nul ne peut gratuitement s’approprier. A tort, ces agents municipaux n’ont pas froid aux yeux. Ils continuent à agir à leur guise et faire en sorte qu’ils obtiennent gain de cause. Soutenus par leur syndicat municipal, ces protestataires ont été accusés d’avoir, fin du mois écoulé, pris d’assaut le siège de la commune à bord de camions à benne et entamé une grève «injustifiée», ce qui a perturbé le cours du travail et les intérêts des citoyens, lit-on dans un communiqué posté sur la page officielle de ladite municipalité. D’après la même source, ils ont intentionnellement agressé les membres du conseil municipal réuni le 24 mars dernier. Inadmissible !
Désinvolture !
Quand le disciple dépasse son maître, comme on dit! Cela s’applique littéralement à ce qui se passe actuellement dans la municipalité d’El Mourouj, où la convoitise syndicale l’emporte sur l’ordre administratif. Désinvolture manifeste, pour ainsi dire. Certes, un tel climat professionnel tendu y prévalant ne peut que compromettre la qualité des prestations fournies aux habitants de la cité. En réaction, le maire de la commune a déclaré qu’il va prendre toutes les mesures nécessaires à l’égard de ces grévistes et veiller à la bonne application de la loi sans que cela n’impacte, en aucun cas, les droits des fonctionnaires. Dans le même communiqué, il a rendu publique la grille des salaires et indemnités dont bénéficient ces agents de propreté, en fonction de leurs grades respectifs.
Leurs revenus mensuels varient, ainsi, entre 897 et 1.120 dinars. Sans pour autant compter les primes qui leur sont versées au titre d’effets vestimentaires (300 dinars), tenues d’isolation (300 dinars), dons de l’Aid El Fitr (100 D) et celui d’El Idha (250 D), ainsi que d’autres frais octroyés pour subvenir à leurs besoins en produits alimentaires et d’hygiène, et tickets repas. Et pourtant, ils ont, plus souvent, failli à leur mission. Du reste, la propreté du milieu fait toujours défaut.
DJENDOUBI
30 avril 2021 à 13:00
Il ne faut pas s affolé c est son image de marque pour toute la Tunisie