Aujourd’hui 1er mai, les syndicats du monde entier célèbrent les victoires de près de 200 ans d’actions syndicales et feront entendre leur voix pour la paix, les droits, la durabilité et la justice économique et sociale, afin de créer un monde où l’individu occupe une place centrale et où nul n’est laissé pour compte.
Au grand dam de plusieurs travailleurs, selon la Confédération syndicale internationale (CSI), l’année 2020 a enregistré, à cause de la pandémie de Covid-19, la perte de plus de 250 millions d’emplois et plus de 130 millions d’emplois supplémentaires sont menacés cette année. C’est pourquoi les gouvernements devraient s’employer à faire de la création d’emplois un objectif central pour assurer la reprise et renforcer la résilience post-Covid. C’est une priorité. Pour y parvenir, cela nécessite en particulier un accroissement des investissements publics, la création de programmes publics d’emploi, la stimulation de la création d’emplois de qualité, l’investissement dans l’éducation et la formation ainsi que la formalisation du travail informel. Aussi, une fiscalité équitable sera-t-elle indispensable pour financer ces initiatives. Car revenir à des politiques d’austérité qui ont échoué socialement aurait des conséquences désastreuses pour les travailleurs et la société.
Mais aussi il y a d’autres ressources mal employées telles que les budgets astronomiques alloués à l’armement. En effet, selon les derniers chiffres de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires, qui ont augmenté de 2,6 % au niveau mondial l’année dernière, frôlent 2.000 milliards USD, alors que les besoins urgents en santé restent insatisfaits en pleine pandémie
Pourtant, à lui seul, ce montant permettrait de couvrir amplement l’investissement nécessaire à la mise en place d’un fonds de protection sociale pour les pays les moins riches, voire les deux tiers de l’investissement nécessaire pour assurer une protection sociale à chaque habitant de la planète.
C’est que la pandémie de Covid-19 a brutalement mis à nu la vulnérabilité des plus pauvres face aux chocs économiques et à l’insuffisance des soins de santé. L’absence de protection sociale signifie que des individus doivent continuer à travailler même s’ils risquent d’être contaminés ou d’infecter les autres, contribuant ainsi à la propagation du virus et accentuant la misère humaine et la détérioration économique auxquelles est confrontée la société. C’est pourquoi il est urgent d’élargir la protection sociale et de garantir les moyens de subsistance à ceux qui ont perdu leur emploi. Il n’est pas équitable que les gens nantis aient facilement accès aux soins de santé et que les plus vulnérables et les plus démunis soient laissés pour compte.