L’objectif de l’initiative «Ilots d’intégrité» est d’améliorer la perception de la qualité des services au niveau local, la municipalité étant le lieu où le contact avec le citoyen est le plus perceptible
«Ilots d’intégrité» est une initiative lancée par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) dans le cadre de sa stratégie nationale de lutte contre la corruption et de la bonne gouvernance. C’est un projet financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica) qui est mis en place avec la collaboration du Pnud Tunisie. Son concept repose sur la mise en œuvre des actions ayant pour but le renforcement des mécanismes d’intégrité, dans des sites pilotes préalablement définis, et ce, en se référant aux politiques publiques élaborées à l’échelle nationale. Le but étant de démarrer les plans d’action à petite échelle.
Quatre secteurs concernés par l’initiative ont été identifiés, à cet effet, à savoir la sécurité, la douane, la santé et les municipalités. Pour les municipalités, le focus a été mis sur l’île de Djerba. Trois communes qui en relèvent, en l’occurrence Houmet Souk, Ajim et Midoun, ont été choisies pour faire office de sites pilotes et y démarrer l’expérience.
« La Tunisie est le premier pays dans la région à adopter le principe des îlots d’intégrité. Il consiste à démarrer au niveau local dans certains secteurs et dans des zones géographiques particulières par renforcer les mécanismes d’intégrité en déclinant les politiques publiques en la matière en des actions concrètes. L’objectif étant d’améliorer la perception de la qualité des services au niveau local, étant donné qu’à cette échelle, le contact avec le citoyen est le plus perceptible», a souligné Thouraya Bekri, coordinatrice du projet «Renforcement de la gouvernance démocratique et la redevabilité publique en Tunisie» dans son intervention lors d’un atelier sur l’octroi des marchés publics pour les municipalités qui a été tenu la semaine dernière au siège de l’Inlucc.
Une démarche ponctuée par quatre étapes
La démarche de la mise en place des îlots d’intégrité est jalonnée par quatre principales étapes. Une première étape qui consiste en l’élaboration d’un diagnostic approfondi et d’une cartographie des risques de corruption. A partir de la cartographie déjà synthétisée, un plan d’action visant à réduire les vulnérabilités à la corruption doit être mis en place. Il est élaboré d’une manière participative en concertation avec la société civile, l’administration centrale et régionale, tout en se référant à des expériences internationales. Finalement, la dernière étape consiste à évaluer le processus appliqué dans le but de dégager des apprentissages et des recommandations permettant de capitaliser sur l’expérience et, a priori, généraliser l’initiative. « Autre volet important sur lequel nous avons axé notre travail, le renforcement des capacités des élus des communes de l’île de Djerba en matière d’intégrité, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption », a fait savoir Thouraya Bekri.
Il est à noter que le mois de septembre prochain marquera la fin de l’expérience des îlots d’intégrité dans les trois communes de Djerba. Un point d’honneur sera mis pour l’évaluation de ses aboutissements.
M.S.