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Revendications sociales : De mal en pis

Si l’Etat continue à faire la sourde oreille, on ne sortira pas de l’auberge. De nouvelles vagues de protestation se profilent à l’horizon. Car les mêmes causes engendrent les mêmes effets.

En suivant l’actualité, au fil des jours, l’on se rend à l’évidence que la situation générale dans le pays semble aller de mal en pis, sous haute tension sociale. A défaut d’intervention à temps, elle risque d’éclater à tout moment. C’est que le feu couve sous la cendre, sur fond d’une masse de revendications jusque-là insatisfaites. Alors qu’elles font, plus souvent, l’objet de multiples accords, conclus à l’arraché, mettant le gouvernement devant ses responsabilités.

Et les jours qui viennent n’augurent rien de bon. A moins que le gouvernement prenne à bras-le-corps cet élan de protestations tous azimuts. En une semaine, le pays s’est ainsi vu paralysé par au moins quatre grèves sectorielles, secouant pas mal de services vitaux, à savoir la santé publique, les recettes des finances, le transport en commun et la justice. Médecins, médecins dentistes et pharmaciens avaient, alors, décidé de débrayer en pleine campagne de vaccination anti-Covid-19. Ce qui a perturbé le rythme des activités des centres de vaccination, mais aussi le reste des prestations fournies dans nos différents hôpitaux. De même, les recettes des finances, déjà en grève depuis le 29 du mois écoulé, ont suspendu leurs activités jusqu’à la satisfaction de leurs demandes. En signe de protestation contre les agressions physiques et morales dont ils sont victimes, les agents du transport public ont, eux aussi, observé, mercredi dernier, un sit-in, sans préavis. Heureusement que ce mouvement inattendu n’a pas trop duré, car le trafic des transports a repris normalement. Mais non sans impact sur les dessertes régulières de et vers des destinations dans le Grand Tunis. Jeudi, c’était aussi le mouvement de protestation des greffiers qui a eu lieu devant le siège du Tribunal de première instance de Tunis, réclamant l’amélioration de leurs conditions de travail en cette conjoncture sanitaire. Ils ont dénoncé la non-application de l’accord signé, en décembre dernier, entre le gouvernement et l’Ugtt.

Lettre morte !

Ce déchaînement corporatiste, à tour de rôle, risque de provoquer un tollé général dont personne ne peut mesurer les conséquences. Pourquoi n’arrive-t-on pas à apaiser ces tensions pour en finir avec cet état d’anarchie ? La déliquescence de l’Etat de droit a nourri une grande déception. Au point qu’il n’y a plus confiance en nos gouvernants. Et là, l’exemple d’El Kamour est plus qu’édifiant. De même, l’accord signé avec l’Ugtt visant la régularisation de la situation des ouvriers des chantiers, prévue fin mars dernier, n’est pas encore entré en vigueur. Toute promesse déclarée pour faire taire ces manifestants est restée lettre morte. Cette réaction passive, en ces temps de crise économique et sanitaire, ne fait que nourrir un sentiment de frustration et pousser les frondeurs à revenir à la charge. Sans pouvoir jamais donner suite à leurs demandes.

Nouveau traitement productif

Si l’Etat continue à faire une fuite en avant, on ne sortira pas de l’auberge. Cela dit, de nouvelles vagues de protestation se profilent à l’horizon. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Quitte à revenir à la case départ ! En l’état, la situation demeure si complexe que les solutions d’hier peuvent ne pas être réalisables aujourd’hui. D’où il importe de changer de politique de gestion et de communication, dans la mesure où le gouvernement est appelé à renouer avec un dialogue participatif sérieux. Voire adopter une nouvelle approche de traitement productive, dans l’optique de satisfaire aux revendications en suspens.

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Charger plus par Kamel FERCHICHI
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