La corrélation de la prudence en même temps que l’audace et la prise de risque sont toujours compliquées à réussir. C’est d’ailleurs la rude épreuve qui attend l’Espérance aujourd’hui contre le CRB.
Mouïne Chaâbani et ses joueurs doivent s’estimer heureux de ne pas avoir encaissé le troisième but que le CR Belouizdad a raté à quelques secondes de la fin du match aller. Chose qui aurait vraiment rendu impossible la mission des «Sang et Or» dans leur match retour de cet après-midi à Radès. Tout de même, l’on reste toujours dans l’incertitude totale quant au sort de l’Espérance dans cette deuxième manche des quarts de finale de la Ligue des champions après l’inattendue défaite (0-2) à Alger il y a une semaine. C’est que la grosse impression avec laquelle tous les spécialistes sont sortis au terme du match aller, c’est que l’adversaire a les dents bien longues. Ses contre-attaques rapides et incisives et sa très bonne organisation défensive ont laissé l’équipe de Bab Souika sans solutions valables lui permettant de négocier son match d’égal à égal. Au contraire, on a vu une Espérance submergée, errante et sans arguments, au point de laisser ses supporters dans l’inquiétude totale. Du côté espérantiste, il n’y avait ni envie, ni rythme, ni tentatives offensives franches, absolument rien qui augurait une issue rassurante pour le duel d’aujourd’hui. Notamment sur les duels où les joueurs de notre représentant étaient amorphes et sans la moindre vigueur.
Au contraire, dans le camp algérien, toute l’envie d’arracher la victoire devant l’«Ogre de l’Afrique» était criarde du début jusqu’à la fin de la rencontre. Au point d’accentuer au maximum nos appréhensions pour la deuxième manche de tout l’heure.
Rompre le passage à vide…
Maintenant, l’on se demande comment cette situation consternante va-t-elle pouvoir se transformer positivement dans le jeu de l’Espérance qui se trouve dos au mur et sommée de renverser la vapeur?
Pis encore, les défaites enregistrées sur les trois dernières sorties de l’équipe (2 en championnat et 1 contre le CRB) sont synonyme de crise de résultats et d’un vrai passage à vide survenus au mauvais moment.
En plus de tout cela, l’Espérance sera confrontée à d’autres problèmes d’ordre psychologique. Il y a d’abord la pression qui pèsera de tout son poids sur les joueurs qui sont tenus à l’obligation du résultat. Chose qui les conduira certainement à la précipitation et aux fautes de tous genres.
Ce sera d’ailleurs l’ennemi numéro un qu’il faudra combattre afin de ne pas s’exposer à encaisser un autre but qui serait de nature à rendre la mission irréversiblement impossible. On n’est pas en train de brosser un tableau noir et pessimiste, mais c’est une manière de présenter les choses avec réalisme sans prendre les vessies pour des lanternes. Sur un autre plan, si on analysait la situation mathématiquement, on serait en mesure de dire que rien n’est joué et que tout reste possible.
L’Espérance pourrait encore être capable de marquer trois buts ou plus si elle reprenait du poil de la bête. Mais toujours est-il que pour rompre le signe indien (3 défaites consécutives ?!), il va falloir faire preuve d’un revirement total dans la manière à adopter, en plus de la nécessité de retrouver toute la rage conquérante qui a de tout temps caractérisé le style de l’Espérance.
Jouer court et rapide avec une obligation «vitale» de rapprocher les trois compartiments du jeu.
Ne pas se hasarder à prendre d’assaut la défense adverse sans une certaine prudence. Gagner absolument la bataille du milieu de terrain en optant pour un judicieux 4-4-2. De leur côté, les joueurs techniques comme Badri, El Houni et Mimouni doivent frapper un rendez-vous historique avec le succès. Car, dans ce genre de situations, seuls les joueurs talentueux pourront faire la différence et réussir le miracle que les entraîneurs ne pourront jamais réaliser, surtout quand ils sont à court d’idées !