L’accès à l’eau est un droit légitime, mais la Sonede ne l’entend pas de cette oreille et continue de mettre une pression insoutenable sur le citoyen pour qu’il passe à la caisse et assume les dégâts.
Les augmentations répétées du prix de l’eau se succèdent à un rythme effréné. Pas une année ne passe sans qu’une nouvelle augmentation du prix de l’eau ne soit adoptée par le principal distributeur de l’eau en Tunisie. Le stress hydrique, qui s’accentue, annonce un tassement des ressources en eau en Tunisie au point de remplir à peine la moitié des barrages du pays, selon des experts hydrologiques et qui peut induire une raréfaction de l’eau. Soit, mais cela n’excuse pas tout. Le citoyen ne peut porter tous les malheurs du monde sur sa tête et endosser la responsabilité des problèmes structurels et organisationnels des entreprise nationales, il y va de sa survie. L’eau est une ressource précieuse et on ne peut continuer à la marchander sans intervention rigoureuse de l’Etat. Dans ce contexte, l’Organisation de défense du consommateur a estimé, samedi dernier, que les fréquentes augmentations des tarifs de l’eau potable sont «néfastes pour le citoyen». Une position juste et courageuse qui se déclenche une semaine après l’annonce par la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (Sonede) d’une augmentation des prix de consommation. Dans un communiqué rendu public, on apprend que l’organisation «appelle la Sonede à étudier minutieusement les problèmes structurels dont elle souffre pour trouver des solutions tenant compte de la situation des citoyens et de l’intérêt de l’entreprise. L’ODC se dit surprise par la hausse des tarifs de l’eau potable au vu des conditions difficiles que traverse la Tunisie, sans toutefois déployer un travail sérieux d’amélioration des services restés en deçà des attentes, notamment au vu du manque d’eau potable dans de nombreuses zones et des fréquentes interruptions». Malheureusement, on n’a pu joindre au bout du fil Slim Saâdallah, président de l’ODC pour en savoir davantage sur la position de l’organisation et ce qu’elle compte faire pour faire avorter une telle décision.
Pour ne rien arranger, de nombreux citoyens se plaignent de la qualité de l’eau potable qui se dégrade et contraint nombre d’entre eux à consommer l’eau minérale. Une étude récente classe la Tunisie comme deuxième pays consommateur d’eau minérale dans le monde à cause, notamment, de la piètre qualité de l’eau courante, notamment dans les régions intérieures et villes côtières. Une situation fort déplorable où le citoyen paie au prix fort la mauvaise gestion et l’absence de stratégie dans le domaine de l’eau. La facture devient salée.