Entretien avec M. Mohamed Turki, Coach, Consultant et formateur certifiant Nova à MRC (Management Retail Consulting) : Le coaching et la formation continue résistent à la crise

La crise sanitaire a ébranlé le système économique, mais elle a poussé plusieurs activités à s’engager dans la digitalisation. En effet, les cabinets de formation se sont mobilisés afin d’apporter des solutions pour leurs partenaires clients et les aider à surmonter les moments difficiles. Plus de détail avec M. Mohamed Turki, coach, consultant et formateur certifiant Nova à MRC (Management retail consulting).

Quelles sont les conséquences du confinement sur l’activité du coaching et de la formation continue ?

Le coaching et la formation sont principalement des activités à dynamique humaine. Il est donc évident que le confinement a eu un grand impact sur le secteur. Il n’a pas été possible, par exemple, d’être en contact avec les participants. D’où l’obligation d’annuler des sessions de formation dans l’objectif de respecter les décisions gouvernementales qui ont mis beaucoup de cabinets qui opèrent dans le secteur en difficulté et dans l’obligation de réorganiser leurs planifications.

Comment les cabinets de formation se sont-ils adaptés à la situation ?

La crise du covid-19 a généré un état de stress, d’anxiété chez beaucoup d’individus. Ces états ont été à l’origine de troubles psychologiques, ce qui a nécessité l’encadrement et l’accompagnement des individus aussi bien dans leur vie professionnelle que dans leur vie privée. Cela est évidemment du ressort des spécialistes du domaine, qui disposent des compétences pour mener au mieux cet accompagnement.

D’un point de vue pratique, les entreprises de conseil, de coaching et de formation continuent à être engagées de façon responsable en utilisant des plateformes en ligne, tels que «zoom» ou «teams» pour organiser des ateliers d’accompagnement, dans le cadre des groupes de travail et des webinaires. Ces initiatives étaient, au début de la crise, gratuites car les coachs et les formateurs ont valorisé l’idée de se mettre à la disposition de l’humain.

Notre cabinet MRC s’est engagé dans ces initiatives en organisant durant la période de confinement des groupes d’écoute et de parole et de partage d’expérience aussi bien avec les enseignants universitaires, les entrepreneurs, les associations de malades que les particuliers et les managers. L’objectif est de contribuer à aider, à comprendre et accepter ces restrictions sanitaires et dépasser la peur et l’anxiété. Les outils digitaux ont grandement facilité ces initiatives.

Quant aux entreprises, elles ont pris conscience de l’impact psychologique de la crise sanitaire sur le personnel et ont adhéré au projet de les accompagner dans cette phase délicate. Dans cette perspective, la crise du covid-19 a servi de point de départ et d’élément déclencheur pour repenser le système de management et intégrer l’accompagnement psychologique dans tous les secteurs

Comment avez-vous réagi face à la pandémie ?

La crise sanitaire a, certes, ébranlé le système économique, mais elle a poussé plusieurs activités à s’engager dans la digitalisation. Dans cette perspective, les cabinets de formation se sont mobilisés afin d’apporter des solutions pour leurs clients et les aider à surmonter les moments difficiles que peuvent vivre leurs équipes en proposant des prestations qui favorisent l’échange et la cohésion des équipes.

La Cnfcpp a encouragé les cabinets de formation à faire des actions en ligne tout en donnant la possibilité aux entreprises de former leurs équipes en bénéficiant de la Taxe à la formation professionnelle (TFP). C’est un élément positif qui a permis d’encourager les actions en ligne.

Quels sont les avantages de la formation à distance ?

Au début, les formations en ligne se sont basées sur les supports utilisés auparavant en présentiel ; chose qui a montré ses limites aussi bien pour les participants que pour les formateurs. A partir du moment où les cabinets de formation ont commencé à repenser le contenu des supports, ainsi que le mode de présentation en les adaptant au mode distanciel, les prestations sont devenues plus efficaces. En effet, des outils numériques, des exercices et des activités ont été à cet égard adaptés. Le feedback, malgré quelques difficultés techniques (degré d’équipement des entreprises en matériel informatique), a toujours été positif. Tout l’effort a été consenti afin de transformer le facteur humain en facteur de succès.

Cela dit, l’interaction sociale et la chaleur du présentiel restent toujours plus intéressantes. Nous avons conclu qu’il existe trois ingrédients qui doivent faire office de pont vers la prospérité : la dynamique humaine, la digitalisation et la résilience.

Selon vous, quel avenir pourraient avoir la formation et le coaching ? 

Le numérique permet d’élargir sa cible (même si le cadre légal ne le permet pas encore, cela ne tardera pas à venir), d’éviter les déplacements, de minimiser le temps d’action et de réduire les dépenses. Il y a une panoplie d’outils digitaux qui permettent un apprentissage ludique et qui favorisent une interactivité avec les participants. Ces outils peuvent être utilisés dans différents secteurs, y compris le secteur de l’enseignement.

Le mot magique est «la résilience». Adoptons cette attitude dans notre quotidien, ainsi que dans notre activité. En somme, nous aspirons à ce que chacun de nous puisse assumer sa mission pour aller vers un monde meilleur et une Tunisie prospère.

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