Entre les deux camps, les forces de l’ordre sont parfois dépassées par les événements. Sous leurs yeux, les deux parties se jettent mutuellement des projectiles, des bouteilles d’eau et même des pierres. Quelques manifestants ont été notamment blessés. Les journalistes sur place ont également fait les frais de cet affrontement dangereux entre les citoyens d’un même pays. Certains ont affirmé avoir été blessés par des jets de pierres.

Aux abords du palais du Bardo, la tension est à son comble depuis la prise de contrôle du bâtiment par l’Armée nationale sur ordre du Président de la République. Dimanche soir, devant les portes closes, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, a appelé ses partisans à le rejoindre pour défendre ce qu’il estime être la légitimité contre le «coup d’Etat» opéré par le Chef de l’Etat. Une partie des partisans du parti Ennahdha ont répondu présent depuis la matinée. Tous étaient unanimes pour refuser le coup de force du Président Kaïs Saïed. «Nous avons mis en garde depuis longtemps sur la dangerosité de cet homme, qui ne croit absolument pas à la démocratie ! Aujourd’hui, c’est la naissance d’un apprenti, dictateur, mais je vous jure que son plan ne passera pas», nous dit l’un des soutiens de Ghannouchi, avec la voix cassée à force d’avoir crié.
De l’autre côté, des Tunisiens qui soutiennent les décisions du Chef de l’Etat, crient leur colère contre le parti Ennahdha et ses dirigeants, présents en sit-in ouvert devant le Parlement. Ces derniers, dont le président du groupe parlementaire du parti Ennahdha, Noureddine Bhiri, rétorquent, et insultent à leur tour les partisans du président de la République.
«Aujourd’hui, c’est la fin d’Ennahdha, ils sont en train d’agoniser et j’en suis heureux ! Ils ont pillé le pays, il fallait que ça s’arrête », nous confie un citoyen favorable aux décisions du chef de l’Etat. Entre les deux camps, les forces de l’ordre sont parfois dépassées par les événements. Sous leurs yeux, les deux parties se jettent mutuellement des projectiles, des bouteilles d’eau et même des pierres. Quelques manifestants ont été notamment blessés. Les journalistes sur place ont également fait les frais de cet affrontement dangereux entre les citoyens d’un même pays. Certains ont affirmé avoir été blessés par des jets de pierres.
En dépit de sa santé vacillante, le chef historique du parti islamo-civil Ennahdha, et par ailleurs président du Parlement, Rached Ghannouchi, est resté dans sa voiture, sans quitter les lieux. Rejoint par ses partisans, Ghannouchi ne compte pas céder du terrain. Réunis à distance, à travers l’application Microsoft Teams, le bureau de l’Assemblée a publié sur la page Facebook du Parlement un communiqué dans lequel il condamne l’activation abusive de l’article 80 de la Constitution tunisienne. Le bureau de l’Assemblée (amputé de plusieurs de ses membres) a notamment appelé les députés à continuer à travailler de manière normale.
Dans les prochains jours, la situation risque de s’aggraver si davantage de partisans des deux camps venaient à rejoindre les abords du Parlement. Pour éviter une telle situation, plusieurs observateurs mais également la centrale syndicale exigent du nouvel homme fort du pays de présenter une feuille de route, pour que les Tunisiens comprennent le chemin qui sera emprunté dans les prochains jours

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