DEUX réunions ont focalisé l’attention des observateurs en l’espace de vingt-quatre heures. La première concerne celle de la commission administrative de l’Ugtt dont la décision a été de soutenir les décisions présidentielles du 25 juillet. Laquelle décision émane de la ferme conviction de l’Ugtt de la nécessité de prendre des décisions audacieuses pour sauver la Tunisie. La deuxième est celle du Conseil de la Choura qui a pondu un communiqué clair-obscur où il essaye de faire avaler des couleuvres aux Tunisiens. Elle a pour grand titre : la compréhension de la colère légitime du peuple mais qui en même temps appelle le Président de la République à former le gouvernement et à le soumettre à l’ARP pour le vote de confi ance. Une manière élégante pour un retour à la case départ. En effet, ce communiqué qui se veut rassurant et qui est signé par Abdelkarim Harouni, l’homme qui a mis le feu aux poudres quelques jours avant les évènements du 25 juillet 2021, à cause notamment de l’ultimatum qu’il a donné au gouvernement Mechichi pour procéder à l’indemnisation des victimes du despotisme, alors que le pays tire le diable par la queue, n’est qu’une manœuvre politico-constitutionnelle pour faire avorter de la même manière l’action historique du Chef de l’État. Car tracer les contours d’une feuille de route qui fera revenir les islamistes aux commandes après qu’ils ont été ouvertement décriés par la rue et par la volonté populaire, c’est aller droit dans le mur et baliser la voie à un nouvel échec. Un échec qui sera de toute façon cuisant pour tous, y compris le Chef de l’État. En effet, il est simple, voire facile, de se dérober à ses responsabilités, de se fondre en excuses et d’utiliser la constitutionnalité du processus pour tirer par là même son épingle du jeu. Que nenni. Car les Tunisiens, qui dépriment, assistent sans broncher à la même cacophonie et aux discussions sur des questions futiles, usantes, frustrantes et rageantes depuis des années, alors que le pays était à la dérive, ne sont pas prêts à accepter qu’on leur fasse miroiter la loi avec une allure de légalité qui constitue un premier remède contre l’arbitraire, alors que les intentions sont autres. Car seule la volonté du peuple a ce pouvoir magique de légitimer l’action du Président et de valider le choix des citoyens. C’est ça la démocratie. Elle ne laisse d’ailleurs pas d’autre choix que de se plier au choix du peuple. On peut rouspéter mais on fi nit par accepter. C’est la clause de conscience que chaque Tunisien peut invoquer pour être en harmonie avec ses principes et ses valeurs. Personne ne peut obliger un citoyen à approuver une feuille de route qui ne lui convient pas, à valider un choix qui n’est pas le sien, même au nom de la loi ou de la Constitution ou d’élections tronquées. En effet, si l’appel d’Ennahdha trouve bon écho, l’effet de ciseau se fera rapidement sentir sur notre jeune démocratie et la Tunisie ne sera pas à l’abri de troubles et de soubresauts. Il s’agit donc de donner un coup de pied dans la fourmilière constitutionnelle pour mettre tous les acteurs en mouvement et trouver un nouvel équilibre, et vite. Il doit être proactif, inventif et capable de faire avancer le processus tracé par Saïed le 25 juillet dans le bon sens, sinon tout le monde sera pris au piège.
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Absitani
6 août 2021 à 19:50
Monsieur le Directeur de la Rédaction. J’adhère à votre analyse et à votre conclusion. Mais force est de constater en toute objectivité qu’il est urgent que le Chef de l’État fixe un cap avec une feuille de route claire et précise. Il ne doit pas ni ne peut diriger indéfiniment le pays à la petite semaine à coup de limogeages, de nominations hâtives, etc. Croyez-vous vraiment que le citoyen de la classe moyenne puisse comprendre la situation actuelle. Le doute est permis.