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Changement en douceur

D’aucuns appellent à revoir les bases du système politique post- janvier 2011. Ils le clament si fort, si haut que parfois ils risquent de tomber dans la précipitation, dans l’approximation. Oui, ce système doit changer, doit mettre fi n à tous les égarements politiques et à l’émiettement de l’autorité publique. Tout le monde en convient, mais la grande divergence, c’est de savoir comment et quand opérer ce changement. Mieux, apparemment les changements brusques et radicaux n’ont rien donné au gré des expériences. Un changement constitutionnel et politique en douceur, c’est ce qui fera du bien à cette Tunisie en panne de visibilité et de souveraineté de l’Etat. Concrètement, et en attendant la feuille de route du Président qui tarde à venir, nous sommes en mesure de parler d’un changement intelligent qui doit toucher deux points essentiels : la nature du régime politique et aussi le mode électoral. De ce premier point, découlent les prérogatives futures du Parlement ( le problème le plus pénible) et ce qu’en sera du pouvoir qu’on accordera aux députés. Cela demande, sans le moindre doute, un changement partiel de la constitution de 2014. Tous les chemins mènent à ce changement de constitution, ce n’est pas un secret. Ces chantiers politiques de réforme, de proposition d’une alternative, nécessitent-ils d’impliquer tout le monde ? Si on veut que ce soit un changement en douceur qui prenne en compte la sensibilité du contexte actuel, la réponse est affi rmative. Tous ceux qui sont concernés par le changement du système politique méritent d’être consultés par le Président qui détient en main pratiquement toutes les fi celles du jeu. Mais si on s’amuse à prendre l’avis de n’importe qui, si on essaye de mettre toutes les opinions, même contradictoires, on aura un résultat qui ressemblera à celui de 2014. C’est le dosage intelligent et subtil qui assure à la fois un changement en douceur, prompt et surtout effi cace, qui compte. Le consensus à tort et à travers peut amener des réalisations non sensées ou évasives. La Tunisie a besoin de nouvelles règles du jeu politiques, et ceci passe par une maîtrise totale des ratages du passé et des ambitions du futur. Les choses ne peuvent plus se dérouler comme avant, mais cela ne veut pas dire brûler les étapes ou bâcler. Ce message est si fondamental à nos yeux.

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