Une foule d’«affaires» en cette fin de Ramadan. L’importance et la gravité dépendent, bien sûr, des personnes. Certaines, néanmoins, «impliquent» tout le monde. L’intérêt et les conséquences sont absolus.
Le caritatif, par exemple. Spécialement cette année, année de crise, année de campagne électorale, année d’ élections.
Deux constantes ici:
Une : le caritatif « éclot » en même temps que le spectacle de la pauvreté et de la mendicité.
Deux : il en sera de moins en moins (il n’en sera plus ?) question, quand le Ramadan puis les élections seront passés.
Le caritatif se «politise», à l’évidence. Confère les « démêlés » de l’association «Khalil touness» et du gouvernement. L’association «table» sur la popularité de son fondateur, patron de Nessma tv, Nabil Karoui, en distribuant des milliers de repas. Le gouvernement, lui, s’y oppose. Il invoque un «interdit légal». Beaucoup rétorquent qu’il a ses propres ambitions.
La morale religieuse ?Les valeurs de charité, d’humanité ? N’en parlons pas trop, en tout cas.
La religion refuse tout étalage à la charité. Sa sentence, en l’occurrence : nulle et non avenue. Il n’empêche : des centaines de mille de pauvres ont trouvé, et trouvent encore, pitance. «Khalil Touness» et Nabil Karoui commettent sûrement un grave péché d’orgueil, contreviennent peut-être aux textes, mais les autorités font –elles mieux en barrant la route à leurs repas ?
Quid de la pauvreté, de la mendicité ? Elles grossissent, elles s’amplifient, certes. Elles frisent la délinquance.. Elles «font horreur» quand elles sont «le fait» de bandes organisées. Mais s’en morfondre, crier sa révolte, son dégoût, suffit –il aujourd’hui ?
Proprement non !
On posera deux questions à l’Etat :
-Où est d’abord l’action policière ? Que fait-elle pour circonscrire le phénomène ? Pour le sonder ? Pour arrêter les profiteurs, pour protéger les principales victimes, les enfants et les vieux que l’on laisse errer à l’abord des routes et que des voitures viennent ramener le soir, épuisés, « achevés ».
– A quand le réveil, ensuite ? A quand les solutions… ? Ce pays ne compte que onze millions d’habitants (un quartier de Pékin)et c’est une des meilleures contrées agricoles de la Méditerranée (six cent mille emplois potentiels et une autosuffisance alimentaire garantie). Comment croire, comment admettre, que des populations y pâtissent encore de la faim, du manque de logis, y croupissent pauvres, s’adonnent à la mendicité ?
Les responsables, les gouvernants, jusqu’aux spécialistes en économie, nous parlent de projets de développement, de réformes structurelles, de planifications et de stratégies : il y a un dysfonctionnement à la base, en vérité. Il y a probablement des richesses mal gérées, indûment réparties. Il y a des incompétences et déficit de patriotisme, de citoyenneté. Tout cela nous mène là où nous sommes : à 1, 1 de croissance, c’est-à-dire à la croisée des chemins.
La solution alors, la seule, l’unique possible pour l’heure : s’attaquer à la priorité des priorités, nourrir et loger nos onze millions. On le répète, c’est une vraie douleur que voir un si bon peuple, un si beau pays voué au dénuement. On en discutait l’autre jour, le new deal de Roosvelt, la Sicile de l’après-guerre, la France et ses restos du cœur songèrent d’abord à ça. Au plan A d’urgence. Les projets de développement, les réformes de structures, les planifications et les stratégies (le plan B !) ne peuvent, ne doivent, intervenir qu’après.
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