“Plastic Smart Cities”: Une initiative globale pour arrêter la pollution plastique jusqu’en 2030…

La Tunisie se défait de 0,08 million de t de déchets plastiques dans la nature, dont 20% sont jetés en Méditerranée. Pour réduire ces chiffres, il faut agir… Mme Nour Mansour, jeune écologiste, biologiste de formation, chargée du Projet Plastic Smart Cities au Fonds mondial pour la nature WWF-NA, nous explique davantage.


Depuis 2018, WWF a développé «Plastic Smart Cities», cette initiative globale qui soutient les villes qui prennent des mesures audacieuses pour arrêter la pollution plastique jusqu’en 2030, grâce notamment à une meilleure gestion des déchets et à la promotion de l’économie circulaire.

Par ailleurs, WWF appelle à instaurer le Zéro plastique rejeté dans la nature d’ici 2030. La Tunisie se défait de 0,08 million de tonnes de déchets plastiques dans la nature, soit 20% de la totalité des déchets plastiques jetés en Méditerranée selon le rapport plastique 2019 de WWF. Pour réduire ces chiffres, il faut agir.

Un accord de coopération a été signé, à cet effet, le 1er août 2021, entre le Fonds mondial pour la nature (WWF Tunisie), la municipalité de Tinja et la Jeune Chambre internationale de Menzel Bourguiba, en tant que partenaire local, devenant ainsi la première ville de Tunisie à s’engager dans la lutte contre la pollution plastique dans la nature. Cette adhésion à l’initiative intervient en réponse à la menace imminente du plastique et pour aider à briser le cercle vicieux de la consommation inconsciente.

L’initiative permet aux villes de se fixer des engagements tangibles et de partager les bonnes pratiques. Par le biais de Plastic Smart Cities, le WWF invite les acteurs de la ville à adopter des solutions approuvées pour éliminer la pollution plastique, d’ici 2030.

Dans ce contexte, Mme Mansour a révélé que nous avons produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 années précédentes. A l’échelle mondiale, nous recyclons à l’heure actuelle 14% des emballages plastiques, même si, le plus souvent, il s’agit en réalité d’un «décyclage» qui donne un produit de qualité inférieure, dont 40% sont mis en décharge, 14% sont brûlés dans des incinérateurs et le reste finit dans l’environnement, que ce soit dans des dépotoirs, dans des cours d’eau, dans la mer ou dans l’air que nous respirons.

En Tunisie la faiblesse de l’infrastructure de la gestion des déchets, les décharges aléatoires non contrôlées, la manque de sensibilité des gens en termes de tri et de recyclage et le manque d’une vraie stratégie nationale pour la gestion des déchets classent la Tunisie 13e pollueur dans le bassin méditerranéen.

Le recyclage ne permettra pas à lui seul de résoudre la crise du plastique.

Nous avons besoin de nouvelles idées qui prennent le problème à la racine. Dans de nombreux pays en développement comme le cas de la Tunisie, ce sont des ramasseurs d’ordures qu’on appelle “Barbechas” qui font le travail des services municipaux et des usines de traitement et qui remettent une part importante des déchets dans le circuit productif. Mme Mansour insiste également sur le rôle des ONG et des acteurs de la société civile à travers les campagnes de nettoyage et de tri.

«Ensemble, à l’échelle locale, nationale et globale, nous devons nous engager pour une baisse rapide et drastique de la production et de la consommation de plastique», explique Nour Mansour

Les citoyens, eux aussi, doivent exiger des actes et des solutions tangibles de la part des décideurs afin que nos écosystèmes et nos corps soient libérés du plastique et de ses additifs toxiques. «La planète est pour nous tous», a conclu notre interlocutrice.

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