Le dernier communiqué de l’Ugtt dans lequel elle refuse l’ingérence étrangère dans les affaires internes de la Tunisie et tout ce qui porte atteinte à la souveraineté nationale est une position qui reflète la maturité de la centrale syndicale et son ferme attachement au rejet de l’incitation contre notre pays par certains lobbies et personnalités politiques au nom de la démocratie et marque un moment historique empreint de patriotisme et de sens de dévouement. Mais, tout en rejetant les appels lancés aux parties étrangères pour intervenir dans les affaires intérieures du pays, l’Ugtt a aussi appelé le Chef de l’État à présenter les objectifs et mécanismes du dialogue national annoncé, refuse l’idée du retour à la période précédant le 25 juillet, appelant à la nécessité de fixer un délai mettant fin aux mesures exceptionnelles.
Cette lucidité dans l’action et la vision pour sortir le pays de la crise est plus qu’honorable, puisque la Centrale syndicale propose son appui et tend la perche pour amorcer une réforme profonde à même de garantir les libertés et la souveraineté du peuple.
Par cette position aux contours clairs, la Centrale syndicale aspire à rassembler sous le même drapeau tous les acteurs patriotes qui veulent servir leur pays, car on y gagnera tous. En effet, pour faire face à la crise, la Tunisie doit être soudée, unie et se rassembler. Et on a tous intérêt à ce que le dialogue annoncé par le Président de la République soit couronné de succès. Car ce n’est pas la victoire du Chef de l’État qui est en jeu, mais celle du pays qui cherche à panser les blessures du passé. Dans ce dialogue au format innovant, c’est une lecture sérieuse de l’âme profonde de la Tunisie qui doit être faite. Pour y parvenir, on a intérêt à écouter les points de vue différents, à décortiquer les raisons de l’échec, pour faire sauter tous les verrous politiques et économiques et démanteler les lobbies, la mainmise sur les richesses du pays et les passe-droits. Il s’agit d’ouvrir une nouvelle lucarne d’espoir pour les jeunes désœuvrés, arrêter la fuite des compétences et retrouver le vivre-ensemble et les attributs de la dignité et de la souveraineté, tout en s’engageant à défendre notre pays contre ses détracteurs.