Slim Kaâbi, manager du bureau RAI: Réussir l’adéquation «formation-emploi»

Les centres de formation professionnelle —dont le nombre dépasse la centaine—, éparpillés dans tous les gouvernorats, sont peu connus. Mais la collaboration des centres avec les professionnels industriels améliore nettement les résultats escomptés car la formation en alternance (théorie et pratique) permet d’obtenir un résultat plus probant tout en sachant que dans les années 70 et 80, des chefs d’entreprise faisaient partie du jury des examens de fin de stage au sein des centres de formation professionnelle. Afin d’en savoir plus, nous avons contacté M. Slim Kaâbi, manager du bureau RAI, afin qu’il nous éclaire davantage sur la grande rentabilité des centres de formation professionnelle. Interview.

Comment récupérer les défaillants de l’enseignement afin d’assurer leur intégration dans le marché de l’emploi?

Tout d’abord, je tiens à signaler que chaque année, on recense environ 100.000 élèves défaillants de l’enseignement. Afin d’assurer l’intégration de ces défaillants dans le marché de l’emploi,il est préférable d’unir les 2 ministères, celui de l’Education et celui de la Formation professionnelle. De cette manière, ces défaillants ne se sentiront pas marginalisés et rejetés par la société. Pour démontrer l’efficacité de la formation professionnelle, je cite l’exemple d’un centre de formation dans le domaine de la confection des chaussures, créé à Tunis en 1954, qui a contribué largement à l’amélioration de la production dans ce secteur du point de vue qualité et quantité. Ce centre était à l’origine de la création, en 1969, du Centre national du cuir et de la chaussure. Aujourd’hui, on compte 9 centres de formation dans l’industrie de la chaussure dont 6 centres pour la formation des ouvriers et 3 pour la formation des cadres. De ce fait, on a recensé, en l’an 2000, un montant des exportations des chaussures évalué à 363 milliards de millimes, alors qu’en l’an 2020, le montant des exportations s’est nettement amélioré et a été évalué à 1.350 milliards de millimes. Aujourd’hui, les cycles de formation touchent une multitude de secteurs comme le bâtiment, l’électricité,le transport,l’emploi de bureau,le textile et l’habillement, les chaussures et la maroquinerie, l’artisanat, l’agroalimentaire, l’hôtellerie, l’agriculture, la mécanique, l’électronique… La formation professionnelle est couronnée de diplômes. L’on cite notamment le CAP (Certificat d’aptitude professionnelle), le BTP (Brevet de technicien professionnel) et le BTS (Brevet de technicien supérieur, une formation réservée aux bacheliers).

Quelles sont les perspectives d’emploi des diplômés de la formation
professionnelle ?

Les divers diplômes de la formation professionnelle facilitent la création de projets et l’amélioration de la production et de la productivité permettent une prospérité à toute entreprise où l’exportation est bénéfique autant pour l’entreprise que pour l’Etat.

Le Cepex (Centre de promotion des exportations), depuis sa création en 1975, assiste et conseille les producteurs tunisiens dans le domaine de l’exportation. Il gère un fonds spécial appelé le Foprodex (Fonds de promotion des exportations) qui vient en aide aux exportateurs en leur octroyant des primes pour le transport et la publicité.

Quel est le handicap qui freine l’essor de l’exportation?

Le seul handicap est le manque total d’information au sujet des lois se rapportant aux parcours nécessaires à la création de projets, aux encouragements et avantages fiscaux et financiers. J’ajoute que le centre de commerce international à Genève dont le site est (www.intracen.org) peut informer tout opérateur des coordonnées des institutions commerciales du monde entier, et ce, afin de faciliter les échanges commerciaux. Il est utile de signaler que la formation professionnelle doit avoir la place qu’elle mérite à commencer par l’institution d’un partenariat des centres avec les professionnels industriels, et ce, afin d’analyser les vrais besoins de chaque secteur. D’autre part, il est nécessaire et urgent de réglementer l’obtention des diplômes de formation professionnelle par une classification adéquate ainsi qu’au moyen de la digitalisation numérique.

Le mot de la fin ?

Le développement du secteur de la formation professionnelle ne réussit que par l’institution d’une démarche claire (formation selon le besoin du marché de l’emploi).

D’ailleurs, les Etats sont classés d’après leur réussite dans les secteurs de l’industrie et du commerce.

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