Du début de l’année au 24 décembre, les accidents de la route ont fait 980 morts et 6.565 blessés, selon l’Observatoire national de la sécurité routière (Onsr) relevant du ministère de l’Intérieur.
Parmi les causes des accidents de la route, la traversée arrive largement en tête (26%), suivie de la distraction au volant (16%) et l’excès de vitesse (16%). Selon l’Association tunisienne de prévention routière, ces accidents coûtent chaque année 800 millions de dinars à la Tunisie, outre le nombre important de victimes. Mais ce qui est inacceptable, c’est que 17% des piétons meurent dans des zones d’agglomération. Là on pense illico presto à l’excès de vitesse qui n’est pas limité à un seuil raisonnable pour inverser la tendance meurtrière dans les villes. Mais ce constat ne pointe pas du doigt, comme à l’accoutumée, l’état de nos routes qui favorise la survenue des accidents mortels. En effet, nos routes ne sont pas conformes aux normes, et l’absence d’un audit en matière de sécurité routière, qui porte entre autres sur la qualité des routes, ne fait qu’augmenter le risque de décès lors des accidents. Les défaillances à ce niveau sont multiples à l’instar de l’absence d’un plan directeur de la signalisation qui est un langage routier qui fait défaut sur nos routes.
C’est pourquoi l’on ne peut que formuler le vœu de voir tous les efforts déployés en vue non seulement de fluidifier et canaliser la circulation sur nos routes mais aussi de renforcer la sécurité des usagers. Pour ce faire, un effort sur l’amélioration des routes par le biais de l’élimination de certains obstacles ou de leur isolement nous semble plus qu’indispensable, tandis qu’un effort sur la signalisation horizontale et verticale à même de permettre un guidage sécurisé, de jour comme de nuit, est plus que nécessaire.
Il ne faut pas oublier qu’une route sans précaution, c’est infliger des blessures aux usagers. Nous avons fort besoin de routes qui pardonnent et nous sommes plus que certains que des solutions tant correctives que préventives se bousculent déjà dans la tête des gestionnaires des voiries. Alors, il est temps de multiplier les efforts pour intervenir sur les infrastructures existantes pour une année 2022 avec moins de dégâts et de pertes en vies humaines. Une démarche qui ne pourrait connaître le succès que si les présidents des conseils municipaux appréhendaient l’ampleur du phénomène et s’engageaient à lutter contre ce fléau en adaptant les routes au comportement routier.