«Une lueur d’espoir dans un contexte de crise», une étincelle dans la grisaille, un pas sur la voie de la reprise du dialogue social et les qualificatifs qui décrivaient médiatiquement la conclusion entre l’Ugtt et l’Utica d’un accord triennal couvrant les années 2022, 2023 et 2024 en matière d’augmentation des salaires dans le secteur privé, en attendant peut-être, dans les semaines ou jours à venir, la majoration des salaires dans les secteurs public et de la fonction publique, constituent autant d’indicateurs provant qu’avec le dialogue, la concertation et l’écoute de l’autre, rien n’est impossible et que tous les conflits, quelles que soient leur acuité et leur complexité, sont solubles quand on prend en considération, comme dans tout processus de négociations, les intérêts des uns et des autres et les contraintes de la situation économique et sociale dans le pays, plus particulièrement en cette période de crise multiforme.
En faisant prévaloir les principes du dialogue et de la primauté de l’intérêt supérieur du pays, aussi bien les syndicalistes de l’Utica que ceux de l’Ugtt ont administré une nouvelle preuve de leur maturité politique et du haut sens de la responsabilité qu’ils sont censés assumer et qu’ils n’ont pas hésité à clamer pour prouver qu’ils sont conscients du rôle qu’ils doivent jouer pour calmer l’atmosphère de tension qui accompagne le démarrage de la nouvelle année 2022.
Et ceux qui tablaient sur le divorce ou la rupture Ugtt-Utica du fait des déclarations déplacées produites ces derniers jours par certains responsables de la place Mohamed-Ali et aussi auprès de la cité El Khadra sont appelés à revoir leur copie dans le but de saisir qu’entre l’Ugtt et l’Utica, il existe un lien séculaire qui ne peut être rompu pour un quelconque malentendu ou une petite phrase prononcée dans un moment de colère.
Il en est de même pour les rapports gouvernement-Ugtt qui semblent se diriger vers une impasse, à cause de la loi de finances 2022 adoptée sans que les syndicalistes n’y prennent part et de la circulaire n°20 de la Cheffe du gouvernement. La réunion aujourd’hui de la commission nationale administrative de l’Ugtt consacrée à la discussion de ces deux sujets et peut-être aussi aux augmentations salariales au profit des salariés de la fonction et du secteur publics pourraient, estime-t-on, ouvrir la voie au dépassement des malentendus qui ont marqué ces dernières semaines les relations entre La Kasbah et la place Mohamed-Ali et amorcer un nouveau cycle de rapports basés sur le dialogue, la compréhension et l’écoute mutuelle.