Transport en commun : Le récurrent casse-tête des resquilleurs

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Filous à leurs heures, les resquilleurs ont développé pour la transgression un goût certain… qui coûte cher aux transporteurs publics. Sur 40 millions de passagers par an sur les lignes de la Sncft, environ 6 millions sont des resquilleurs à bord des trains. Pour faire face à ce fléau et jouer pleinement son rôle, l’entreprise a besoin de plus de deux mille agents supplémentaires. Pour sa part, la Transtu enregistre un fort taux de resquilleurs, soit +30% sur ces lignes. La solution passerait par la mise en œuvre d’un nouveau système de paiement sur ses lignes.

Ils sont mendiants et voyagent sans titre de transport, gamins qui veulent pimenter leur quotidien, jeunes désœuvrés, chômeurs ou tout simplement des personnes qui se targuent de voyager gratis, à emprunter régulièrement les lignes de transport en commun sans billet. Face à un volume important sur ses lignes avec plus de 180 millions passagers par an,  la Transtu peine à lutter contre le fléau de la resquille qui lui revient très cher et affecte ses équilibres financiers. Ce qui pousse cette dernière à revoir à la hausse ses tarifs afin de maintenir à flot une entreprise qui tire le diable par la queue.

En effet, la Transtu, qui accuse des pertes cumulées de 800 millions de dinars (MDT) à fin 2018 et des dettes cumulées de plus de 800 MDT, peine à redresser ses équilibres avec un parc à moitié hors-service. De plus, la baisse de 43% du nombre de voyageurs payants conjuguée à un fort taux de resquille (+30%) occasionne des pertes estimées à 1,5 MDT par an.

Un nombre important d’amendes

Malgré le manque criant de contrôleurs, la Transtu verbalise plus de 50 mille resquilleurs par an  dans les bus et métros. Et même pendant la pandémie, le nombre des amendes est resté très élevé, soit 30 mille. Fixée à 25 dinars l’amende, son recouvrement demeure très faible en raison de la complexité et de la lenteur des procédures. De plus, cette sanction ne procure presque pas de recettes à l’entreprise puisque l’argent rentre dans les caisses de la Trésorerie générale et non dans celles de la société de transport.

Il n’empêche, pour régler le problème des free riders (ou resquilleurs), la Transtu envisage la mise en œuvre d’un plan d’amélioration des recettes d’exploitation et la lutte contre le phénomène de resquille, l’acquisition d’un nouveau système de perception et le renforcement des points de vente au sol au niveau des stations principales, outre l’amélioration du taux d’utilisation du parc et la consolidation de l’équipe de contrôle de perception.

Un retard à rattraper

Toutefois, ce système de perception programmé depuis plus d’une dizaine d’années tarde à voir le jour et butte sur certains obstacles.

A cet effet,  le ministre du Transport, Rabii Majidi, est entré en jeu appelant à accélérer la mise en œuvre du nouveau système de paiement des tickets pour le transport en commun.

Il a appelé à l’identification, au cours des prochains jours, d’un calendrier de travail et de suivi pour contrôler l’état d’avancement de la mise en place de ce système, conformément à des délais précis et à identifier les responsabilités de chacun en la matière. En septembre 2021, Transtu avait annoncé que ce nouveau système sera opérationnel bientôt, mais cette annonce est restée sans suite.

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