Accueil A la une Les «makroudhs» de Kairouan : Une tradition qui ne doit pas disparaître

Les «makroudhs» de Kairouan : Une tradition qui ne doit pas disparaître

Ces petites gourmandises très appréciées des Kairouanais et des visiteurs sont confectionnées par des artisans qui ont appris le métier de père en fils.

Bien que les gâteaux modernes aient fait leur apparition depuis longtemps, le «makroudh», qui existe depuis très longtemps, est très apprécié à Kairouan et fait l’unanimité des clients et des visiteurs.

D’ailleurs, on compte dans la Cité aghlabide plus de 200 artisans de «makroudh» qui font travailler plus de 1.200 personnes, directement ou indirectement.

En effet, ce secteur joue un rôle socioéconomique très important, et ce, malgré l’existence de certains problèmes, notamment au niveau de la main-d’œuvre plus ou moins qualifiée, du matériel, dans certaines boutiques en désuétude et de beaucoup d’intrus qui portent préjudice à ce produit.

Notons dans ce contexte que la plupart des petites pâtisseries artisanales situées dans la Médina ne désemplissent jamais. Les «makroudhs» sont confectionnés par des artisans qui sont très habiles et qui ont appris le métier de père en fils.

La contemplation des «makroudhs» mielleux aux dattes, aux grains de sésame, aux amandes et aux pistaches est toujours un plaisir… Mieux, une joie.

Toutes les ressources de l’imagination et du charme sont mises en jeu pour nous mettre l’eau à la bouche.

C’est que ces douceurs représentent un art à Kairouan, l’expression d’une civilisation, la manifestation d’un besoin spirituel et social, surtout pendant les fêtes familiales et religieuses, dont le Mouled.

A quand l’organisation d’un festival du «makroudh»?

Pour promouvoir ce secteur, renforcer la qualité et la notoriété de ces friandises traditionnelles et préserver cette bonne tradition afin de la transmettre à d’autres, les responsables ont institué un Festival national du «makroudh», dont la première session a eu lieu le 20 mai 2008, la 2e session en 2009 et la 3e le 28 octobre 2010. Puis, plus rien !

En fait, ces trois sessions fort réussies ont comporté un programme pluridisciplinaire qui n’a pas manqué de mieux faire connaître les atouts et les potentialités touristiques de la capitale aghlabide avec notamment l’organisation de colloques autour du thème «Le “makroudh“, un patrimoine civilisationnel et un créneau porteur», l’installation de vastes tentes réservées à la dégustation de différents types de «makroudhs». D’autres ont été exposés dans des paquets originaux réalisés par des étudiants et des artisans.

En outre, des ateliers de fabrication de cette pâtisserie avec différentes recettes et les ingrédients nécessaires, et un stand réservé  pour sa fabrication ont été organisés.

Par ailleurs, un vaste stand «du producteur au consommateur» a été réservé à la vente de différents types de «makroudhs». Et on avait organisé, lors de ces trois sessions, un concours du plus grand mangeur de «makroudhs» en une minute, et ce, au profit des touristes qui ont reçu des prix. En marge de ces manifestations, un stand a été installé à l’aéroport de Tunis-Carthage pendant 3 jours afin d’offrir aux étrangers et aux Tunisiens qui ont débarqué des «makroudhs» et des dépliants pour les sensibiliser quant à l’importance de ce produit de plaisir et d’accompagnement, surtout pendant les fêtes.

Notons que ces trois sessions ont permis l’encouragement des artisans à profiter des potentialités de ce grand acteur de l’histoire de la pâtisserie kairouanaise, ainsi que la participation des pâtissiers kairouanais dans des expositions internationales.

Espérons que les responsables à tous les niveaux pensent à ressusciter le Festival national du «makroudh», qui ne manquera pas de promouvoir ce patrimoine culinaire qui est à la fois l’expression d’une vieille tradition qui ne doit pas disparaître.

N’oublions pas le fait que chaque visiteur qui se rend à Kairouan n’oublie jamais de déguster des «makroudhs» et ne manque pas d’en acheter et d’en offrir à ses amis et à leurs familles. Et pour les connaisseurs des bonnes adresses, ils s’adressent directement soit aux pâtisseries qui sont réputées, soit auprès de certaines artisanes ayant ouvert à domicile de petits ateliers pour y préparer les gâteaux traditionnels, dont le succulent «makroudh».

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