IL y a trente-deux ans, les pays du Maghreb ont fondé leurs espoirs sur une intégration régionale à même de redonner aux pays qui composent cet espace commun une nouvelle impulsion tant sur le plan économique que social. Mais, après plus de trois décennies, l’intégration économique entre les pays de la région s’avère la plus faible du monde puisqu’elle ne dépasse pas 3 à 5%. Certes, au cours de la première décennie après son lancement, les pays du Maghreb ont réussi de nombreuses réalisations dans les divers domaines organisationnels, institutionnels, économiques et juridiques avant de sombrer dans une léthargie sans fin.
Conscient de la gravité de cette situation et de ses effets négatifs sur l’action du Maghreb, son nouveau secrétaire général, Taïeb Baccouche, a essayé de faire bouger les lignes mais s’est heurté à l’ampleur des blessures du passé et à la complexité de la situation qui prévaut dans la région entre les frères ennemis ou à cause de l’instabilité politique en Libye depuis dix ans.
De ce fait, il a beau entreprendre d’agir et de frapper à toutes les portes et intensifier ses efforts en utilisant tous les moyens et toutes les possibilités dont il disposait, l’UMA est toujours engluée dans les ronces inextricables des différends entre voisins, qui, en plus de la crise libyenne, ont connu la détérioration des relations entre l’Algérie et le Maroc. Mais c’est aussi un secret de Polichinelle d’avouer que ces crises successives ont eu un impact négatif sur l’UMA, freiné son essor, impacté négativement son image et porté atteinte à sa réputation et son prestige. Ces crises ont été davantage compliquées par le phénomène de réduction des ressources déjà rares au départ, tant humaines que matérielles, d’une part, et le recours fréquent au report des réunions maghrébines, d’autre part. Ce qui a conduit l’Union à sa situation actuelle ; situation difficile qui présage une menace imminente pour le processus de l’Union si rien n’est entrepris pour y faire face et la contenir le plus tôt possible.