Contrepoint | Le cinéma pour remède…

La politique prime encore dans l’opinion, chez les médias (difficultés obligent). Mais les Arts bougent, ici et là, se rappellent peu à peu à nous. Espérons définitivement bientôt, au sortir du corona. Les Arts et les Artistes, on dit bien. La Culture, elle, demandera beaucoup plus de temps. La Culture se conjugue au collectif, elle intéresse l’école, l’éducation, les valeurs, la connaissance, l’intelligence et le goût. Enorme entreprise à l’échelle nationale, qui ne réussit pas, hélas, souvent à nos États.

Les arts et les artistes compensent malgré tout. En période de crise grave, comme celle que nous vivons, disons que, grâce à leur réveil, à leur retour de créativité, de talent, ils nous font comme reprendre conscience en nos possibilités. Comme retrouver confiance en nous. Comme rattraper le chemin perdu.

Meilleur exemple : le cinéma. Notre cinéma contraste avec nos dures réalités actuelles. Inventif, brillant, titré, salué, primé. Un «remède» de l’avis de certains. À l’heure où l’on craint pour notre crédibilité internationale. À l’heure où les prêteurs se font plus que jamais méfiants, réticents. Quatre de nos films récents ont chopé trophées et succès fin 2021 au Festival du Caire : «Ghodoua» de Dhafer El Abidine, «Atyef» de Mehdi Hmili, «Angle mort» de Lotfi Achour et «Une seconde vie» d’Anis Lassoued.

La bonne date, c’était le début de «recul», un moment de doute, pour le «25 juillet». Notre cinéma, pareil à notre capacité en vaccins, a pu «compenser» aussi par réputation. Une égale réussite est, par ailleurs, prévue pour «Moez, le bout du tunnel» de Mohamed Ali Nahdi.

Le film ramène d’abord du public. Mieux, son thème plaidera sûrement pour nous lors de ses passages en Occident. L’Europe et les États-Unis grincent pratiquement des dents à l’annonce des mesures exceptionnelles de Kaïs Saïed. Comme «Moez» relate la décennie de malheur les fera probablement revenir à de meilleurs sentiments.

Nos Arts et nos Artistes qui compensent nos dures réalités. Notre cinéma qui sert notre réputation. Oui, mais n’exagérons rien, notre contexte nous pousse à certaines conclusions, quant au 7e Art, il est mondial, il a son histoire, ses icônes et sa hiérarchie, et nous en sommes encore plutôt loin.

Juste un rappel, affectueux, à l’intention de l’illustre comédien et ami, Lamine Nahdi, qui suggérait l’autre jour commentant «Moez» que le cinéma tunisien ne commence, à vrai dire, qu’avec le fiston» !!?!

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