Accueil Editorial Une mauvaise « impression »

Une mauvaise « impression »

Editorial La Presse

Selon le ministère de l’Education nationale, les instances de contrôle spécialisées ont rejeté le recours déposé par la chambre syndicale des fabricants de livres scolaires contre les procédures de l’appel d’offres international, relatif à l’impression des manuels scolaires de 2022-2023, remporté récemment par une société turque.      

Cependant, le problème ne réside pas dans la contestation des procédures ou de leur conformité, mais plutôt dans l’attribution de ce marché à des imprimeurs turcs, nonobstant les conditions largement favorables à ces derniers contre une réglementation contraignante pour les soumissionnaires tunisiens. Au lieu de se ranger du côté de l’industrie tunisienne, le ministère de l’Education nationale défend plutôt sa position, peu importe les conséquences calamiteuses de l’issue de cet appel d’offres sur le secteur. En effet, l’imprimeur turc sera payé en devises, ne payera pas d’impôts, ne fera pas employer des Tunisiens. Entre-temps, la dévaluation du dinar risque de renverser la tendance de l’offre turque qui sera plus hausse en dinars. Mais il ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie et de revenir sur les détails techniques et financiers de cette affaire. Car si le combat des chiffres fait rage entre le ministère et les imprimeurs, les parents s’inquiètent déjà si un défaut de livraison intervenait à cause d’une probable interruption des liaisons maritimes ou aériennes ou si une nouvelle vague de Covid se déclarait lors de la rentrée scolaire. Il n’empêche, le mal est déjà fait et ce sont trois mille journées de travail qui seront perdues pour le pays. Des imprimeries fermeront  et il y aura plus de chômeurs et moins d’entreprises d’édition.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri Ben Nessir
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *