Risques sanitaires liés aux produits de grande consommation: Il n’y a pas que le chocolat Kinder…..

La santé du consommateur est une priorité que nous avons, chez nous, tendance à négliger pour éviter de chatouiller la susceptibilité des fabricants


Le ministère concerné  et les structures ayant pour responsabilité de veiller sur la bonne santé des Tunisiens ont réagi au quart de tour à l’annonce faite par le fabricant de «Kinder», ce chocolat dont sont friands les enfants et dont la dernière production  porte des traces de salmonellose.

C’est donc le géant italien de la confiserie Ferrero, dont l’usine d’Arlon qui a vu sa production suspendue à la suite d’une centaine de cas de salmonellose. L’usine Ferrero d’Arlon a, en effet, été contrainte à la fermeture vendredi dernier,  après l’accident bactérien qui a touché plusieurs œufs et friandises en chocolat Kinder. «L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a rappelé la totalité des produits Kinder qui y sont fabriqués et a retiré à ce site son autorisation de production». Les autorités tunisiennes compétentes ont réagi de même.

La salmonelle est un type de bactérie qui peut provoquer des symptômes tels que la diarrhée, la fièvre, les  crampes à l’estomac chez l’homme. C’est l’une des infections d’origine alimentaire les plus courantes.

La santé une priorité

La première chose à remarquer est bien le fait de citer nommément  le fabricant et le produit mis en cause. La santé du consommateur est une priorité que nous avons, chez nous,  tendance à négliger pour éviter de chatouiller la susceptibilité du fabricant (contrats de publicité oblige).

Le consommateur est donc immédiatement prévenu et le fabricant essuie déjà une première sanction. Il n’est pas dans nos habitudes de  le faire et cela ne peut que profiter au fautif et à son produit.

Quelle garantie ?

Le retrait de  ce produit avarié n’est pas le plus important pour les pays reconnus gros importateurs ayant des frontières  plus ou moins poreuses (cela va beaucoup mieux ces derniers temps !) et  surtout sous la coupe de spéculateurs sans aucun scrupule.

Ces produits défectueux, retirés du marché, sont théoriquement détruits. Mais nous ne sommes pas les seuls à disposer d’un réseau de trafiquants de haut vol. Il en existe dans tous les pays du monde. Ils sont  capables, et ils l’ont prouvé à maintes reprises, de se saisir pour une bouchée de pain de ces produits avariés, pour les revendre dans des pays où l’absence de rigueur au niveau des contrôles et la porosité des frontières permettent une revente juteuse.

Le scandale du lait en poudre destiné au bétail et racheté par un ancien P.-d.g. qui l’a stocké dans des hangars loués à l’étranger, pour changer les étiquettes et le réintroduire en tant que poudre de lait à consommation humaine dont la date de péremption est valable, n’est pas près d’être oubliée. De ce fait, nous ne sommes à l’abri d’aucun risque. Le mieux serait bien sûr de ne plus revenir à ce genre de produits.

Les méfaits de la publicité

Les spots publicitaires, qui vantent tel ou tel produit, explosent sur les chaînes de télévision et de radio au cours du mois de ramadan. Le fait que ces produits rencontrent un grand succès auprès des consommateurs prouve que la publicité est efficace et les producteurs le savent. Ils s’engagent résolument et c’est leur droit. De toutes les façons, les astuces ne manquent pas pour les boîtes et agences publicitaires.

C’est ainsi que les «produits de l’année», dont le logo garnit certains produits,  sont une véritable mine d’or pour les fabricants.

Dans les  supermarchés notamment, les produits estampillés du célèbre logo rouge «Elu produit de l’année» attirent immanquablement les  consommateurs. Cela fait plus de  30 ans qu’il constitue un argument de vente pour les différentes marques.

«Le Produit De l’Année » est le seul prix voté et décerné par les consommateurs et qui vise à récompenser l’innovation dans le secteur de la grande consommation».

Ce sont les consommateurs qui jugent les produits  choisis par une société d’études de marché.

Ce prix a été conçu pour récompenser l’innovation et la qualité de certains produits de consommation.

Les composants des produits

Il ne se limite pas  à quelques catégories uniquement comme les produits cosmétiques ou ceux destinés à la consommation alimentaire.

Le consommateur choisit un produit, mais ignore totalement les composants de ces produits. C’est exactement le cas de ces gamins qui ont dégusté leur œuf Kinder, porteur de salmonellose, qui tombent malades et qui ne connaîtront que trop tard la cause de leurs malheurs.

Les édulcorants, le sel, certaines graisses ou huiles (surtout de palme), l’excès de sucres, etc, Sans entrer dans les détails, ce qui nous importe le plus c’est que les  produits sont soumis  à «un examen gustatif,  une dégustation rigoureuse, en laboratoire d’évaluation sensorielle». Chaque produit est goûté et évalué par un jury de consommateurs indépendant. Une épreuve de vérité sans concession, qui repose sur des règles méthodologiques strictes.

Saveur de l’année

Oui, mais aucune de ces personnes ne connaît la formule de fabrication. Certains pays passent au crible les produits mis sur le marché pour défendre les consommateurs. Ils possèdent les méthodes, les moyens financiers et humains et surtout  l’envergure pour résister aux pressions des plus grandes multinationales. Nous ne sommes nullement équipés pour faire de même. Sans l’alerte qui a secoué bien des pays où sont vendus ces produits mis en cause, nos gamins auraient consommé leur chocolat  sans broncher le moins du monde.

Gagner plus

Les importateurs ainsi que les grandes surfaces ne semblent pas très regardants quant aux conditions de vente. C’est ainsi que les producteurs, en évaluant les différentes courbes du marché, décident de se débarrasser de tel ou tel produit dans les délais les plus courts. La date de péremption les accule à réviser les prix et cela fait l’affaire des spéculateurs qui se saisissent de ces opportunités pour importer et gagner plus. Nous avons eu l’occasion de voir bien des produits dont la date est dépassée et qui figurent sur les étalages.

Le consommateur tunisien achète, malheureusement sans trop accorder de l’importance aux dates et à la composition des produits, en prenant tous les risques connus ou méconnus.

Ce ne sont donc  pas seulement les chocolats qui sont en cause. Boissons, jus surtout ceux en sachets importés, sodas, biscuits (comme si nous avons besoin d’importer ce genre de produits), fromages etc. figurent parmi les  articles présents en profusion sur nos étalages.

Tout le monde les voit. Sauf ceux qui devraient protéger les consommateurs et la balance commerciale tunisienne dont le déficit ne cesse d’augmenter.        

Un commentaire

  1. mansour hadj slimane

    18/04/2022 à 15:31

    ce matin ,j ai vu sur les etalages de geant les oeufs kinder pour enfants.lors de ma discussion avec les responsables du rayon ,ils m ont repondu que la vente de ce produit est permise suite a une visite de controleurs du ministere concerne. Etonnement !!

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