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Pétrole et gaz : l’Opep défend la Russie et met en garde l’Union européenne

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les marchés pétroliers sont sous pression. Les prix ont flambé et les craintes sur l’approvisionnement sont de plus en plus grandes. C’est dans ce contexte que l’Union européenne et les États-Unis ont lancé une série de sanctions contre la Russie. Ces sanctions pourront encore accentuer la pression sur les marchés. C’est ce qu’a signifié l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à l’Union européenne. Ainsi, l’Opep exprime son opposition aux sanctions décidées par l’Union européenne contre la Russie concernant l’approvisionnement en pétrole et en gaz. Selon cette organisation un embargo pétrolier contre la Russie aurait des conséquences préjudiciables pour l’approvisionnement du Vieux Continent en pétrole. L’Opep a ainsi exprimé son désaccord avec l’Union européenne lors de la récente rencontre qui les a réunis, à Vienne, avec des responsables européens et des représentants de l’Opep. Elle a déclaré à la délégation de l’UE que les sanctions actuelles et futures contre la Russie pourraient créer l’un des pires chocs d’approvisionnement en pétrole et qu’il serait impossible de remplacer les volumes en provenance de Russie, alors que les gros pays consommateurs multiplient les appels à l’adresse de l’Opep pour que cette organisation augmente sa production. L’Agence Reuters a rapporté que le secrétaire général de l’Opep a déclaré : «Nous pourrions potentiellement anticiper une perte de plus de 7 millions de barils par jour (bpj) d’exportations russes de pétrole et d’autres hydrocarbures, résultant des sanctions actuelles et futures ou d’autres actions». Il a averti que, «compte tenu des perspectives actuelles de la demande, il serait presque impossible de remplacer une perte de volumes de cette ampleur». De leur côté, les représentants de l’UE ont souligné que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait fournir plus de production à partir de sa capacité de réserve. Une proposition à laquelle le secrétaire général de l’Opep a répondu que la volatilité qui caractérise actuellement les marchés pétroliers est la résultante de facteurs qui échappent au contrôle de l’Organisation.

Le prix du Brent est à 101 dollars le baril

Les prix du pétrole se reprennent récemment, sous l’effet de l’allègement des restrictions sanitaires à Shanghai, ce qui rassure le marché sur le maintien de la demande, d’autant que l’Opep a prévenu qu’elle ne serait pas en mesure de compenser l’offre de brut russe. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 3,38% à 101,81 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai grimpait, quant à lui, de 3,31% à 97,43 dollars. «Les prix du pétrole remontent  après que la Chine a assoupli certaines de ses restrictions Covid-19 à Shanghai, atténuant la nervosité des investisseurs quant à l’éventualité d’un ralentissement de la demande de la deuxième économie mondiale», commentent des analystes.

Shanghai a, en effet, allégé les restrictions dans certains quartiers à la suite d’un mécontentement croissant face au confinement très strict qui a enfermé chez eux 25 millions d’habitants. Ce confinement a causé des pénuries alimentaires et contraint des milliers de personnes à l’isolement dans des centres spécialisés. «Je pense que le marché a rebondi de manière beaucoup trop optimiste sur ce point», estiment cependant des analystes.

Croissance du commerce mondial pour 2022 : l’OMC réduit de moitié ses prévisions

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a réduit de moitié ses prévisions de croissance du commerce mondial qui devrait s’établir entre 2,4% et 3% en 2022, contre un taux de 4,7% évoqué en octobre, en raison du conflit en Ukraine. Le conflit en Ukraine pourrait ainsi effacer la moitié de la croissance du commerce mondial attendue en 2022 et, à long terme, mener à une «désintégration de l’économie mondiale», a alerté l’Organisation dans une première analyse de l’incidence de la crise en Ukraine. Selon cette première étude, la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 et 3,7% cette année, tandis que celle du commerce mondial devrait s’établir entre 2,4% et 3%. En octobre, l’OMC tablait sur une hausse de 4,7%. L’Europe, principale destination des exportations russes et ukrainiennes, devrait subir l’essentiel de l’impact économique, selon l’OMC.

Le FMI annonce un nouvel outil d’aide aux pays pauvres ou vulnérables

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu’il sera doté, à partir du 1er mai, d’un outil supplémentaire pour aider les pays pauvres ou vulnérables, avec un objectif de ressources «d’au moins 45 milliards de dollars». Le Conseil d’administration du FMI a approuvé la création d’un nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST) qui entrera en vigueur le 1er mai 2022, a annoncé la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

Ce fonds devra donc «aider les pays à faible revenu et les pays vulnérables à revenu intermédiaire à relever les défis structurels à plus long terme qui posent des risques macroéconomiques, y compris le changement climatique et les pandémies», a-t-elle précisé.  Il représentera le «troisième pilier de la boîte à outils de prêt du FMI», a indiqué l’institution, en s’ajoutant au Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance, et au Compte des ressources générales. Ce nouvel outil, par ailleurs, «amplifiera l’impact de l’allocation de 650 milliards de dollars américains en DTS mise en place l’année dernière en canalisant les ressources des membres économiquement plus forts vers les pays où les besoins sont les plus grands». Le FMI avait en effet approuvé, en août, une hausse des réserves de ses pays membres à hauteur de 650 milliards de dollars, pour accroître les liquidités des pays les plus vulnérables, via une nouvelle allocation générale de DTS (droits de tirages spéciaux), la plus élevée de l’histoire de l’institution. Concrètement, ce nouvel outil «fournira un soutien politique et un financement abordable à plus longue échéance — avec une échéance de 20 ans et un délai de grâce de 10 ans et demi — pour aider à renforcer la résilience contre les risques à long terme pour la stabilité de la balance des paiements», indique le FMI, qui précise que les trois quarts de ses pays membres seront éligibles à un financement via ce nouveau mécanisme.

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