Le Chef de l’Etat avance dans son projet politique en roue libre. Il a décidé d’exclure l’Ugtt, les médias, les partis politiques, les organisations de la société civile après avoir dissous le parlement, modifié la composition du Conseil supérieur de la magistrature et mis au pas les institutions indépendantes. Tous ceux qui ont applaudi les mesures exceptionnelles du 25 juillet ont fini par se résoudre à l’idée que le Président de la République n’est pas prêt à écouter, à rassembler mais plutôt à diviser. Fort de sa position confortable dans les sondages malgré la crise économique et financière qui sévit dans le pays, il dit se ranger du côté des souches sociales vulnérables dont le pouvoir d’achat ne cesse pourtant de s’éroder sous son mandat. Il prend ainsi des risques incommensurables et engage son avenir politique alors qu’il était presque sûr de rempiler pour un second mandat. Il offre ainsi à des adversaires politiques bannis par le peuple l’occasion de reprendre du poil de la bête et de revenir sur la scène avec plus de punch après avoir gagné l’appui des Américains et de l’Union européenne qui voient d’un œil morne le déroulement des événements en Tunisie. Il est cependant vrai que Saïed a tracé sa feuille de route pour un retour rapide au processus constitutionnel sauf que rien ne garantira la résolution de la crise politique après les échéances électorales annoncées. Car quels que soient les résultats d’un processus controversé, le pays se trouvera engagé dans une nouvelle crise politique qui sera certainement exacerbée par la crise financière et économique. En effet, étant seul aux commandes de l’Etat, il sera pris pour responsable des dégâts occasionnés bien qu’il s’agisse d’un legs piégé hérité d’une décennie de tiraillements politiques, de corruption et de mauvaise gestion. Car pour sauver le pays, Saïed ne peut compter uniquement sur la loyauté des forces sécuritaires et militaires, il a besoin de tendre la perche à tous ceux qui peuvent être des partenaires politiques pour imaginer des solutions pérennes et durables. L’histoire nous a appris que le peuple tunisien est versatile et qu’il peut à tout moment se retourner de façon brusque et soudaine contre des choix qu’il ne comprend pas.
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Mohamed Mamoghli
30 avril 2022 à 11:27
Lapresse.tn-samedi 30 avril 2022 Par Chokri Ben Nessir:
Car pour sauver le pays, Saïed ne peut compter uniquement sur la loyauté des forces sécuritaires et militaires, il a besoin de tendre la perche à tous ceux qui peuvent être des partenaires politiques pour imaginer des solutions pérennes et durables.
L’histoire nous a appris que le peuple tunisien est versatile et qu’il peut à tout moment se retourner de façon brusque et soudaine contre des choix qu’il ne comprend pas.
Bravo et merci Mr. Chokri. Votre Texte, Court et bref, C’est la conclusion et le résumé de la réalité vécue depuis le départ de Ben Ali jusqu’à présent.
Mes salutations au team de la Presse.tn
salim
30 avril 2022 à 15:47
c’est dommage ,car il a fait un bon départ ,une adhésion large à son action,maintenant le flou qui entoure son projet ,la justice (ancien ou nouveau conseil de la magistrature ) décidée à ne pas ouvrir les dossiers brulants de corruption ,de pillage , etc ,…font que tout peut capoter et bonjour les dégats
nacer
30 avril 2022 à 17:02
c’est dommage ,pourtant au départ il y a eu une adhésion populaire large ,,mais la lenteur du processus ,le flou qui l’entoure ,l’hésitation et surtout le refus de la justice ,ancienne et nouvelle ,d’ouvrir les dossiers brulants : corruption ,partis politiques et argent étranger ,assassinat politique ,etc tout cela fait que ca peut capoter à tout moment.