EN excluant du dialogue national tous les partis politiques, Saïed s’est de nouveau attiré les foudres des acteurs politiques qui protestent ou qui soutiennent le processus du 25 juillet.
Bien que les raisons inhérentes à ce choix controversé n’aient pas été révélées aux Tunisiens et aient suscité l’ire de la Centrale syndicale qui « refuse de participer à un dialogue qui ne rassemble pas les Tunisiens ou dont les résultats et l’issue sont connus d’avance », l’on est en droit de se demander si la participation des partis politiques serait propice dans le contexte actuel. Faut-il rappeler à ce propos que bien que le format de ce dialogue ne soit qu’une pâle réplique de celui déjà engagé en 2013, il n’est pas logique d’inclure dans les négociations plus de 230 partis qui ne forment pas une mosaïque harmonieuse dans le pays. Ne nous voilons pas la face, la majorité de ces partis politiques ne dépassent pas la taille d’une simple cellule par le nombre de leurs adhérents et n’ont aucun prolongement populaire sur le terrain. Seuls deux partis émergent du lot, à savoir Ennahdha et une petite constellation de satellites qui gravitent autour de son programme, et le PDL, un géant aux pieds d’argile qui ne repose que sur le charisme de sa présidente, Abir Moussi. Or, pour le Chef de l’Etat, ces deux locomotives qui se tirent dans les pattes depuis des années ne pourront jamais barboter dans un bain de miel même dans un dialogue national. De plus, il considère que le premier est la cause de tous les maux et les torts subis par le pays durant son règne, alors que le deuxième parti repose sur un socle destourien et traîne un legs incompatible avec les objectifs de la révolution. Il est évident que si Saïed autorisait la participation des partis à ce dialogue, il lui serait difficile d’en exclure quelques-uns quels que soient ses arguments. Cela dit, le dialogue national avec le format envisagé, avec ou sans l’appui de l’Ugtt, ne parviendra pas à tracer une nouvelle voie pour la relance du pays ou pour le rétablissement du processus démocratique tant que les pouvoirs délégués à ses acteurs ne sont attribués qu’à titre consultatif. Sans pour autant tenir à jeter le bébé avec l’eau du bain, il sera le dialogue du Président sans le président.
ARBIB Dolly
23 mai 2022 à 08:37
Bravo Monsieur le Directeur pour le titre de votre article : il m’a simplement fait sourire!!!