Système scolaire | L’urgence de sauver les écoles publiques : L’école du courage et du mérite

Quand on apprend que de valeureux bacheliers continuent d’émerger de l’école publique, on ne peut que vouloir lui redonner ses lettres de noblesse. Tant qu’il est encore temps. «Rendre à César ce qui est à César».

Les derniers résultats du baccalauréat ont présenté des lauréats et de brillants bacheliers répartis sur toute la République et dans de nombreuses structures publiques ou privées. L’exploit est dans ce qui se passe dans les établissements publics qui manquent de beaucoup d’éléments nécessaires à un enseignement de qualité et une formation pédagogique complète. Surtout au vu de la forte dégradation ces dernières années d’une école qui ne fait plus rêver, si bien que c’est le système privé qui a pris l’ascendant et dont on ne peut se réjouir.

Développer la culture du succès

L’histoire poignante de la bachelière issue de Kasserine, qui traverse chaque jour 14 km à l’aller et autant au retour à pied pour se rendre à l’école, a fait le tour des réseaux sociaux. Son succès au bac avec 16 de moyenne n’étant pas tombé dans les oreilles d’un sourd, Hadeer Nasri a eu une surprise de taille. Un médecin tunisien pratiquant en Arabie saoudite va la parrainer et lui octroyer une bourse pour ses études. Un geste noble qui honore une candidate méritante. Mais elle ne doit pas constituer une exception si bien qu’il faut généraliser l’accès aux bourses pour les couches sociales les plus démunies. Ceci pour redorer le blason du système éducatif national qui va à vau-l’eau… A coups de mauvaises nouvelles à chaque période de l’année, dans une situation aggravée par la crise sanitaire de la Covid-19 qui s’amenuise ces derniers temps. La saison scolaire 2021-2022 n’a pas dérogé à la règle. Même si elle est terminée avec les moindres dégâts…

Désormais, il faut tourner la page de l’incident d’Ezzahra en novembre 2021 lorsqu’un élève a passé à tabac son enseignant et outré l’opinion publique. Ce cas isolé heureusement, rappelle combien le système éducatif tunisien connaît une grande décadence si on y ajoute la grande vétusté des installations scolaires publiques et la dégradation des fondations.

Malgré tout, de bons exemples continuent de fleurir dans ces institutions nationales nobles et réputées.

Il faut valoriser le mérite comme avec ces bacheliers méritants et courageux qui étudient dans des conditions pénibles, mais arrivent à décrocher le précieux sésame comme un défi à la nature et un pied de nez à leurs homologues du privé.

Il ne faut pas que l’image de marque du public se cantonne à celle des écoles et collèges pilotes, d’où sortent les meilleurs éléments. Pour donner une chance à tous les enfants de la République d’accéder au savoir dans des conditions équitables. Le droit à la scolarité est inscrit noir sur blanc dans la Constitution tunisienne et ne devrait qu’être renforcé dans la dernière version. Celle pour laquelle le peuple se prononcera pour ou contre le 25 juillet courant.

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