Accueil Editorial La natation, un impératif éducatif

La natation, un impératif éducatif

Editorial La Presse

C’EST un nouvel été meurtrier avec des noyades sans cesse en augmentation dans notre pays. Ces drames sont généralement imputés au manque de vigilance des baigneurs, à l’absence de maîtres-nageurs sur les plages ou encore à une défaillance de surveillance parentale. Le manque d’infrastructure rend certainement l’Etat implicitement responsable de cette série noire qui vient transformer la vie des familles en cauchemar.    

Pourtant, partout dans le monde, la natation est une activité physique accessible aux personnes à revenus modestes. Certains pays ont même lancé des programmes nationaux  pour apprendre à nager à tous ceux qui ont été privés durant leur enfance de la pratique de la natation. Ce genre de programme concerne ceux qui sont issus d’un milieu modeste ou défavorisé parmi les enfants et les adultes aussi bien  ruraux qu’urbains.  L’objectif étant de sauver des vies, d’améliorer la qualité de vie et de stimuler l’accès aux métiers de la mer.

Cependant, d’après les données recueillies, la majorité des victimes tunisiennes de noyade sont originaires des régions intérieures du pays. Loin du littoral, ces jeunes, faute de piscines, n’ont jamais appris à nager et sont les premiers à périr par noyade.

C’est donc à l’Etat de trouver des solutions. Par exemple, l’apprentissage de la natation dans le cursus scolaire devrait permettre à tout un chacun d’accéder à la pratique puis à la maîtrise de la natation. C’est un impératif éducatif. Ensuite, il faudra examiner le niveau d’équipement des régions en piscines de proximité et en infrastructures nautiques. 

Il est clair aussi que le sous-équipement pénalise l’école, le mouvement sportif associatif, l’accès individuel à l’eau et bien évidemment rend l’Etat et les collectivités publiques responsables de ces dizaines de morts chaque été. 

Quand on constate qu’une piscine municipale, telle que celle du Belvédère, qui est une piscine olympique, est fermée depuis des années, il faut reconnaître que bien des régions rurales et des classes d’âge sont encore pénalisées, à cet égard.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri Ben Nessir
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *