Accueil A la une Des taux élevés de contamination retrouvés dans les produits laitiers en Tunisie : De l’urgence de réviser le système de surveillance

Des taux élevés de contamination retrouvés dans les produits laitiers en Tunisie : De l’urgence de réviser le système de surveillance

Les résultats devraient attirer l’attention sur l’urgence de réviser le système de surveillance et de mettre en œuvre des programmes de contrôle pour limiter et prévenir l’infection par la brucellose dans les troupeaux de ruminants.

Selon une étude  ayant  examiné la présence de Brucella dans 200 échantillons de lait cru, de ricotta et de fromage frais artisanal, collectés dans quatre districts de Tunisie, des taux élevés de contamination par Brucella ont été trouvés dans des échantillons de ricotta, de fromage et de lait cru en Tunisie, ce qui pose un risque sérieux pour les consommateurs. Les résultats de l’étude sont basés sur la détection de l’ADN de Brucella et ne font pas la différence entre les bactéries vivantes et mortes.

Toujours d’après l’étude publiée sur la revue ‘’foodsafetynews.com’’, la brucellose est une menace importante pour la santé publique des populations urbaines et rurales des pays endémiques, en particulier dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, car le commerce de lait non pasteurisé et de produits laitiers crus est très répandu.

Des échantillons ont été achetés dans 75 points de commercialisation au détail de produits laitiers de mars à novembre 2019. Quarante échantillons de lait cru de vache, 102 de fromage frais artisanal et 58 de ricotta ont été collectés. Les échantillons de fromage frais et de ricotta étaient fabriqués à partir de lait de vache non pasteurisé. Tous les produits n’étaient pas emballés et ne portaient aucune indication qu’ils avaient été inspectés par une quelconque organisation tunisienne impliquée dans la sécurité alimentaire.

Des chiffres qui parlent…

L’ADN de Brucella a été trouvé dans 150 des 200 échantillons, Brucella abortus a été détecté dans 47 échantillons et Brucella melitensis dans huit. Près de la moitié des produits testés contenaient les deux espèces, tandis que 21 ne contenaient ni Brucella abortus ni melitensis.

Les scientifiques indiquent que la mise en commun du lait est la principale source de cette double contamination et que la mise en commun du lait à la ferme et dans les centres de collecte est une procédure de routine en Tunisie. La même source ajoute que les chercheurs ont découvert que 86,2% de la ricotta, 69,6% du fromage frais et 72,5% des échantillons de lait étaient positifs. De l’autre côté, les taux de contamination par Brucella dans les différents districts étaient de 94% à Tunis, 86% à Bizerte, 74% à Zaghouan et 46% à Béja.

Notons que la période d’échantillonnage s’étendait du début du printemps à la fin de l’automne, car elle coïncidait avec une surproduction de lait et une augmentation de la consommation de produits laitiers, particulièrement pendant le mois de Ramadan. Par ailleurs, le printemps et l’automne sont les saisons d’agnelage en Tunisie et les températures sont plus élevées. La brucellose humaine et animale sont toutes deux des maladies à déclaration obligatoire dans le pays.

La contamination croisée peut également jouer un rôle dans la propagation de Brucella. En plus de la mise en commun du lait, l’utilisation des mêmes équipements de traite, des récipients et des ustensiles sans mesures de lavage et de stérilisation et l’utilisation par les vendeurs des mêmes couteaux pour couper le fromage et la ricotta et du même pichet pour mesurer le lait pourraient augmenter la probabilité de contamination croisée entre les différents produits, selon l’étude.

Toujours selon les chercheurs, les résultats devraient attirer l’attention sur l’urgence de réviser le système de surveillance et de mettre en œuvre des programmes de contrôle pour limiter et prévenir l’infection par la brucellose dans les troupeaux de ruminants.

«L’infection par la brucellose à travers la consommation de produits laitiers est un danger grave et sérieux avec une grande importance pour la santé publique. Notre étude fournit des preuves des taux élevés de contamination par l’ADN de Brucella et de la distribution des espèces de Brucella dans les produits laitiers artisanaux non pasteurisés», ont conclu les chercheurs.

Charger plus d'articles
Charger plus par Meriem KHDIMALLAH
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *