Rentrée scolaire | Kairouan : Mêmes exigences, mêmes attentes…

En cette matinée du jeudi 15 septembre, sous un ciel bleu et une chaleur moite, les 51.790 écoliers (313 écoles) et 77.980 collégiens et lycéens (80 collèges et lycées) ont repris le chemin de leurs établissements éducatifs.

Vers 7h15, les rues et les quartiers de Kairouan, d’habitude très calmes, étaient très animés en ce premier jour de la rentrée scolaire et la plupart des commerces avaient ouvert leurs portes… Partout des voitures, des taxis et des bus pour le transport des élèves sans compter ceux qui vont à pied à leurs établissements éducatifs.

Devant l’école primaire d’El Mansourah, la plupart des écoliers, accompagnés de leurs parents et portant des vêtements neufs, étaient contents de retrouver leurs camarades. Cyrine Romdhani, 11 ans, inscrite en 5e année, nous confie sa joie : «Jai hâte de connaître mes nouveaux instituteurs et de revoir mes copines que je n’ai pas vues pendant les vacances d’été. Je compte bien travailler cette année et avoir de bonnes moyennes afin de bien aborder l’année prochaine, la 6e année car je compte participer au concours et accéder au collège pilote. Voilà ce dont je rêve pour mon avenir…».

Beaucoup reste à faire

Le gouvernorat et le commissariat régional à l’éducation ont passé en revue, au cours des dernières semaines, tous les dossiers scolaires pour garantir une rentrée sans encombre et favoriser les conditions requises aux parents pour mener à bien les opérations d’inscription et de scolarisation de leurs enfants. Côté solidarité, des milliers de familles nécessiteuses vont bénéficier d’aides au titre de la nouvelle rentrée scolaire. Des travaux de restauration et de maintenance des établissements éducatifs ont porté sur les réseaux d’électricité, l’eau potable, les blocs sanitaires, les cantines, les dortoirs, la rénovation des équipements, le badigeonnage des locaux et des clôtures.

Malheureusement, beaucoup d’établissements ont entamé la nouvelle année scolaire sans qu’ils aient été rénovés. On citerait l’exemple du lycée de Bouhajla qui compte 1.300 élèves et 110 professeurs et dont les travaux de reconstruction de 20 salles démolies n’ont pas été achevés car l’entrepreneur a décidé de rompre son contrat.

Donc, aujourd’hui, seules 13 salles de classe sont en bon état et peuvent accueillir 700 élèves et non les 1.300, ce qui a obligé les responsables de la Direction régionale à l’éducation à faire muter le reste des élèves au Collège technique de Bouhajla.

En outre, dans la cour de ce lycée, il y a plein de gravats, de fil électriques, de sable, de briques, ce qui va perturber le déroulement normal des cours.

Une infrastructure délabrée

Par ailleurs, beaucoup d’établissements scolaires, surtout en milieu rural, se caractérisent par une infrastructure délabrée et un état piteux avec des murs et des plafonds lézardés, des carreaux brisés et des toilettes bouchées, c’est ce qui a poussé des activistes de la société civile à entreprendre des travaux de rénovation dans certaines écoles.

On cite les écoles primaires «Farhat Hached» et «Dbabcha», situées au village d’El Mssaïed (délégation d’El Ala), où les bénévoles ont repeint et badigeonné toutes les salles de classe ainsi que les clôtures et nettoyé tous les locaux qu’ils ont décorés. Ainsi, en cette journée du 15 septembre, tous les élèves ont été ravis de découvrir des lieux propres et accueillants.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres écoles notamment à Oueslatia, Haffouz, Chrarda et Sbikha, qui n’ont ni électricité, ni eau potable, ni transport rural, ni clôtures, ni gardiens, ni ouvriers, d’où le taux d’absentéisme des enseignants et des élèves. N’oublions pas aussi d’évoquer le nombre important d’élèves qui n’ont pas eu la joie d’avoir cours, faute de transport et faute d’enseignants dont on attend les nominations (il manque dans tout le gouvernorat 500 instituteurs et professeurs).

Une rentrée universitaire en demi-teinte

L’université de Kairouan, qui accueille cette année 4.700 nouveaux étudiants et qui dispose de 3.848 lits au sein des foyers universitaires, a vécu un problème relatif au non démarrage des cours, le 1er septembre, au profit des 400 étudiants de l’institut préparatoire aux études d’ingénieurs, vu la vétusté des locaux. Et après avoir entrepris quelques travaux de rénovation, on a pu améliorer l’état de 8 salles et de trois laboratoires. Ainsi, on a autorisé la reprise des cours le 15 septembre, uniquement pour les 150 étudiants de 2e année et on est en train de chercher d’autres solutions pour les étudiants de première année. Espérons que ce problème sera rapidement résolu car le temps perdu à attendre porte préjudice au déroulement normal des cursus universitaires.

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