Accueil A la une Syndicat de l’enseignement de base : Une crise sans issue apparente ?

Syndicat de l’enseignement de base : Une crise sans issue apparente ?

Comme chaque année, les syndicats de l’enseignement commencent par des perturbations de la rentrée pour étendre ce climat stressant pour tout le monde durant toute la saison scolaire. Cet état déplorable est devenu la règle au point que nos enfants se sont habitués à ce statut d’éternels otages.

La crise déclenchée, récemment, par la fédération générale de l’enseignement de base (et qui aura ses prolongements avec la fédération générale de l’enseignement secondaire qui, justement, fourbit ses armes), va se prolonger. Comme nous l’avons  prévu il y a quelques jours (voir La Presse du 05.10.2022 : “Le syndicat met la pression”) les négociations n’ont servi à rien et ne serviront à rien. Car ces mouvements n’ont d’autres buts que de créer une tension permanente entre toutes les parties et instaurer un climat de défiance généralisé. La raison d’être des syndicats n’est-elle pas de gérer des crises ? S’il n’y a pas de crises il faut les inventer. C’est ce qui se passe aujourd’hui.

Outre les revendications, d’autres considérations !

Les revendications brandies par ces structures syndicales qui prétendent défendre des milliers d’enseignants en situation précaire ne tiennent compte d’aucune considération et agissent comme si le pays était dans une position économique confortable. Or, tout le monde connaît l’impasse dans laquelle se trouve le pays et chacun sait, aussi, que la paix sociale passe par la responsabilisation des différents intervenants à travers des compromis en attendant des jours meilleurs. Ce syndicat de l’enseignement se croit seul dans l’arène. Il oublie que d’autres syndicats font le même travail de pression sur le gouvernement et qu’ils demandent tous les mêmes avantages matériels tout en sachant que les caisses de l’Etat ne sont pas capables de satisfaire ces interminables exigences.

C’est ce qui nous pousse à croire que derrière ces actions il n’y a pas que ce côté revendicatif mais il y a d’autres considérations très éloignées des préoccupations purement syndicales.

Mais il y a pire. De tels mouvements dans l’enseignement donnent du fil à retordre à tout un chacun d’entre nous. Comme c’est devenu routinier, les boycotts et les suspensions des cours créent un climat intolérable pour les parents et les élèves et provoque une atmosphère pesante dont les effets ne manqueront pas d’être ressentis et vérifiés dans les résultats scolaires. L’absence de milliers d’enseignants et leur refus d’enseigner et de prendre en charge nos élèves sont une erreur impardonnable. Si les syndicalistes “militent” pour défendre les intérêts des 20.000 agents en situation précaire, ils oublient qu’en même temps, ils sacrifient près de 300.000 élèves qui sont privés de cours. Quel crime ces élèves ont-ils commis pour être punis de la sorte ?

Incompréhensible !

Pourquoi ces mesures extrêmes qui consistent en  boycottant l’administration (rétention des notes) et la menace de boycotter les examens du deuxième trimestre et ce qui en découlera pour les élèves ? Ceci sans parler d’autres moyens de maintenir la pression sur les autorités avec l’organisation de sit-in, de marches et de manifestations.

Ce qui est incompréhensible, également, c’est qu’il n’y a pas de coordination entre les différents syndicats qui représentent les différents secteurs d’activités. Dans chaque domaine, chaque syndicat agit comme il le veut sans supervision apparente avec la Centrale syndicale. C’est ainsi que les syndicats du transport ou de la santé ou de la fonction publique etc… agissent comme des électrons libres sans concertation ni le feu vert de l’Ugtt. Pourtant, il doit y avoir un minimum de crédibilité dans ces mouvements qui ne font qu’empirer la situation. Les derniers accords entre le gouvernement et l’Ugtt sont censés créer un nouveau climat d’entente pour assainir les rapports entre tous les partenaires sociaux. Mais le fait d’être dans l’incapacité de retenir ses troupes fausse tout et on sent que l’on prêche dans le désert.

Quand on entend les responsables syndicaux parler de la défense de l’enseignement et de l’école publics, force est de constater qu’on obtient l’inverse. Toutes ces actions de perturbations ne font que renforcer la tendance pour la migration vers les établissements privés. Malgré les grands sacrifices matériels, de nombreuses familles pensent, de plus en plus, à inscrire leurs enfants dans les établissements d’enseignement privé. Est-ce que c’est là le vrai mobile de ces  “militants syndicalistes” ? Si c’est le cas, alors, félicitations. Vous avez atteint votre but ! A bon entendeur, salut !

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