Le théâtre marocain rafle quatre prix, deux distinctions pour la Tunisie et la Palestine.
« Les Jardins des Secrets » du Marocain Mohamed El Hor raflé quatre prix dont le Tanit d’or des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) qui ont pris fin, samedi soir, au Théâtre de l’Opéra, au terme d’un marathon de représentations étalé du 3 au 10 décembre 2022.
La Tunisie a eu le prix la Dramaturgie, décerné à Abdelhalim Messaoudi et Nizar Saidi pour « Dark Side », mise en scène par Nizar Saidi. La Palestine a eu le prix de l’interprétation masculine attribué à Ghassen Achkar pour son rôle dans « Mine Terrestre » de Georges Ibrahim.
Le palmarès des compétitions officielle et parallèle de la 23ème édition a été dévoilé au cours d’une cérémonie officielle qui a eu lieu en présence de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi et plusieurs artistes arabes et africains.
PALMARES OFFICIEL
La pièce lauréate du Tanit d’or de la meilleure œuvre, a raflé trois autres prix de la compétition officielle: le prix de la mise en scène, le prix du Théâtre de l’Opéra de Tunis pour la meilleure scénographie, attribué à Mostapha El Alaoui et Mohamed El Hor, et le prix de l’interprétation féminine, décerné à Jalila Tlemsi.
« Les Jardins des Secrets » (80’) est produite par Akoun Theater. Mohamed El Hor est à la mise en scène, à la dramaturgie et à la scénographie de cette oeuvre qui réunit un trio d’acteurs, Jalila Talemsi, Hajer Hamidi et Yassine Ahajjam.
La pièce est inspirée des faits réels de trois parcours de trois personnages de la bourgeoisie qui se partagent la même histoire. Elle traite le thème du vide mettant l’accent sur la fragilité de l’être et l’insignifiance du vécu.
Pour rappel, Mohamed El Hor est lauréate du prix Cheikh Soltane Ben Mohamed El Kacemi pour la pièce « Solo » lors de la 10ème édition du Festival du Théâtre arabe organisée en janvier 2018 à Tunis.
Le Maroc, lauréat du grand prix, succède ainsi à la Tunisie et à l’Egypte, lauréats du Tanit d’or des deux éditions précédentes. En 2021, le prix de la meilleure œuvre, une distinction dotée de 25 mille dinars avait été attribué à « La Dernière » de la Tunisienne Wafa Taboubi.
« Le Collier et le Bracelet » de l’Égyptien Nasser Abdelmomen est la pièce gagnante de l’édition 2019, celle de 2020 n’avait pas eu lieu en raison de la crise sanitaire mondiale.
Le théâtre marocain s’est largement distingué cette année après avoir était absent aux JTC 2021 pour des raisons en lien avec la crise sanitaire et les restrictions sur les voyages.
Les Tunisiens Abdelhalim Messaoudi et Nizar Saidi ont remporté le prix de la Dramaturgie pour « Dark Side », mise en scène par Nizar Saidi. Cette production de « Fanart productions » (2022) a été présentée plusieurs fois en dehors des JTC.
Jamel Sassi, Ramzi Azaiz, Intissar Aissaoui, Mohamed Chaaben, Ali Ben Said, Toumadher Zrelli et Sadok Trabelsi sont au casting de cette pièce autour d’un fait divers et le crime horrible contre une femme de ménage dans une municipalité, 52 ans, assassinée par sa propre fille.
Le duo Saidi-Messaoudi propose une lecture assez philosophique de la réalité tunisienne et d’une société prise au piège des changements qui touchent à tous les niveaux.
Rappelons qu’en 2019, Abdelahalim Messaoudi avait remporté le prix Ahmed Maaouia pour la meilleure structure de production qui est une récompense de parallèle décernée par les partenaires du festival.
À l’époque, cet homme de théâtre et écrivain était aussi membre du comité d’organisation.
Le Palestinien Ghassen Achkar a gagné le prix de l’interprétation masculine pour son rôle dans « Mine Terrestre » mise en scène par Georges Ibrahim d’après un texte du Libanais Elie Kamal. Cette œuvre est lauréate de plusieurs prix en Palestine (meilleure œuvre, meilleur metteur en scène, meilleure actrice et meilleur acteur).
Au casting, Ghassan Ashkar qui joue le personnage du même nom Ghassan en duo « Nada », un rôle interprété par Amira Habash.
Un couple, un homme et une femme, s’est enfermé dans un cercle vicieux et mortel, et n’ose pas le dépasser par crainte de voir exploser une mine terrestre, plutôt imaginaire, sous ses pieds.
Ghassan et Nada livrent une performance qui entraine le spectateur dans un univers méconnu, en dehors du temps et de l’espace où le questionnement sur la notion de la vie et de la mort trouve tout son sens.
Le jury de la compétition officielle, présidé par la Tunisienne Leila Toubel, était composé par Lina Abyadh (Liban), Youssef Al Hamdan (Bahrein), Falah Chaker (Irak), Abdelwaheb Mabrouk (Tunisie) et José Mena Abrantes (Angola).
Pour la deuxième édition consécutive, l’Afrique noire est absente du grand palmarès. Deux pièces étaient dans la course aux Tanits des JTC : Les Bijoux de la République Démocratique du Congo (RDC) et Bercail du Sénégal, invité d’honneur de cette 23ème édition.
Les éditions 2019 et 2021 initialement programmée pour 2020 et reportée à cause du Covid 19, le palmarès de ce festival d’envergure arabe et africaine était exceptionnellement arabe.
Les JTC est un rendez-vous annuel organisé par l’Etablissement National pour la Promotion des Festivals et des Manifestations Culturelles et Artistiques (ENPFMCA), sous l’égide du ministère des Affaires Culturelles.
La soirée de clôture, animée par Imed Dabbour et Amel Samawi, était ponctuée de tableaux chorégraphiques et de la musique. Un Tanit honorifique a été attribué aux comédiennes Salwa Mohammed et Fatma Ben Saidane et à l’homme de théâtre Mohamed El Ouni.
De grandes icônes du 4ème Art en région arabe et africaine étaient également à l’honneur à l’ouverture de cette édition.
Douze représentations arabes et africaines étaient en lice pour les Tanits du festival qui fête cette année son 39ème anniversaire avec la participation de 82 oeuvres théâtrales de 23 pays dont 31 spectacles hors compétition.