Accueil Actualités SMSI en Tunisie en 2005 et coupe du Monde au Qatar en 2022 : Les droits de l’homme ou l’épée de Damoclès !

SMSI en Tunisie en 2005 et coupe du Monde au Qatar en 2022 : Les droits de l’homme ou l’épée de Damoclès !

 

Comme ce fut le cas pour la Tunisie lors de l’organisation du Sommet mondial sur la société de l’information (Smsi), le Mondial du Qatar est terni par la question du non-respect des droits humains. Les acteurs sont presque les mêmes, sauf que certaines ONG, particulièrement d’obédience islamiste, se sont éclipsées de la scène et se sont tues à jamais depuis la chute du régime de Ben Ali.

Il suffit qu’un pays arabe organise une manifestation d’envergure internationale pour que les regards soient braqués sur le domaine sacro-saint des droits humains. C’est le cas pour la Coupe du monde qui se déroule actuellement à Qatar, et ce fut aussi le cas pour la Tunisie lors du Sommet mondial sur la société de l’information (Smsi), dans sa deuxième phase du 16 au 18 novembre 2005. La Suisse, qui a hébergé la première phase de cet événement, a tout fait pour crucifier le régime de Ben Ali, aidée en cela par des ONG islamistes en connivence avec le parti qui a accaparé le pouvoir en 2011.

On ne badine pas avec les droits  de l’homme dans cette même Suisse où, paradoxalement,  les «biens mal acquis» par l’ancien régime ont trouvé refuge. Les Tunisiens peuvent déchanter en dépit de toutes les promesses.

Smsi, l’enjeu était ailleurs …

Que des points communs entre la Tunisie et le Qatar avec la différence que la chaîne Al Jazeera était mobilisée pour éclabousser le Sommet de l’information  sous prétexte du non-respect de  la liberté d’expression. Le représentant de cette chaîne en Suisse ne manquait aucune des manifestations des islamistes organisées devant l’office des Nations unies à Genève ou devant le Palais fédéral à Berne en Suisse.

Aujourd’hui, les observateurs qataris s’étonnent de la campagne  médiatique menée à l’encontre de leur pays en matière de respect des droits humains sur fond de décès de plusieurs ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde. Que dire alors des reportages d’El Jazeera nourris par des flots de mensonge avant la chute  de l’ancien régime. « Que ceux qui n’ont du monde aucune expérience, sont aux moindres objets frappés d’étonnement, et puis nous y pouvons apprendre, que tel est pris qui croyait prendre » (fable de La Fontaine : «Le rat et l’huître.»).

« Rien d’étonnant dans tout cela, l’enjeu pour le Smsi n’était point les droits humains pour l’Etat helvétique. On ne voulait pas d’un pays arabe, comme coorganisateur de cet événement grandiose », rappelle un diplomate arabe, toujours en fonction. Certes, le régime de Ben Ali  n’avait pas une bonne presse en matière de respect des libertés, mais la position  de la Suisse et notamment le président de la Confédération à cette époque, Samuel Schmid, ne laissait pas l’ombre d’un doute. Les droits humains sont bel et bien à géométrie variable.

Sur fond de corruption

A quelques jours de la fin de la Coupe du monde, et comme par enchantement, un autre scandale est venu ternir l’image du Qatar qui compte parmi les plus riches dans le monde sur fond d’une série d’arrestations « dans le cadre d’une affaire de corruption dont il est impliqué ».

Parmi les interpellés figurent des responsables du Parlement européen, rapportent des médias occidentaux. « Les enquêteurs soupçonnent Doha de verser de l’argent et de distribuer des cadeaux aux législateurs pour influencer en sa faveur les politiques économiques de l’Union européenne ». Mauvais timing (mais bien choisi) pour ce premier pays arabe ayant  réussi par excellence, il faut bien l’avouer, à relever le défi de l’organisation de la Coupe du monde.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, avait prédit que le Qatar organisera la meilleure Coupe du monde de l’histoire. Les «fervents» défenseurs des droits humains sont depuis sortis de leurs gonds, comme ce fut le cas pour la Tunisie. L’Occident se lève en donneur de leçons et la question des libertés n’est plus un instrument d’accompagnement mais plutôt l’épée de Damoclès.

Comme la Tunisie qui a réussi à organiser dans les meilleures conditions le Smsi en 2005, le Qatar a, à coup sûr, excellé sur le plan organisationnel de la Coupe du monde, mais la question du respect des droits de l’homme animera les débats après le coup de sifflet final de cet événement sportif. Le Qatar sera appelé à « respecter davantage les droits de l’homme et faire cesser les abus contre les travailleurs immigrés, dont beaucoup ont contribué à la construction des stades de ce Mondial.

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