L es appels pour investir la rue et décrier le processus politique enclenché par Kaïs Saïed fusent de partout. Des heurts ont éclaté dans le quartier populaire d’Ennour à Kasserine avec l’espoir ténu de voir un effet de contagion gagner les autres régions.
Certaines mobilisations sociales sont certes spontanées, étant donné l’érosion du pouvoir d’achat, la flambée des prix des denrées alimentaires et l’expansion du chômage, alors que d’autres sont fomentées et visiblement bien préparées. C’est que le mois de janvier est par essence un mois de grogne et de colère et la classe politique veut saisir ce contexte délétère pour élever la voix, voire contraindre le Président de la République à s’asseoir à la table des négociations pour aboutir à certains compromis.
L’opposition joue ainsi sa dernière carte avant le second tour des élections législatives qui va signer la mort de l’effervescence politique anti-Saïed. En effet, en boycottant les législatives, les partis ont misé sur un faible taux de participation pour revendiquer de nouvelles élections législatives et présidentielles anticipées sur la base de la Constitution de 2014 et de l’ancien code électoral.
En agissant de la sorte, ils se sont exclus volontairement du processus alors qu’il était possible d’y prendre part et de faire bloc au sein de l’hémicycle pour une opposition à l’intérieur même du système législatif, de rectifier le tir et d’imposer un tant soit peu leur vision et leurs programmes. Cependant, face à un Président infl exible et déterminé à aller jusqu’au bout de son programme politique, leurs calculs sont tombés à l’eau, d’où le recours à la pression de la rue avec l’utopie de voir les forces armées se rallier à leur rêve fantasque. Mais c’est sans compter la maturité politique du peuple qui sait faire la différence entre contestation sociale et instrumentalisation de ses doléances. Le retour au passé n’est plus envisageable mais le statu quo n’est plus permis non plus.
S’il y a un changement que le peuple revendique, c’est celui qui mettra fi n à sa souffrance quotidienne et qui ouvrira de nouveau les lucarnes de l’espoir, de l’action et de la prospérité. Le changement requis ne viendra pas de la division, du discours de haine et des slogans politiques creux et sans lendemain mais de la force d’un peuple uni face à la crise, de la solidarité, de la cohésion sociale et d’une bonne gouvernance du pays. Demain sera un autre jour.
Khémiri
14 janvier 2023 à 20:54
de son programme politique : quel programme ? Quelle feuille de route entre les mains du gouvernement pour agir et améliorer la situation économique catastrophique du pays ? Soyez honnête et assumez sérieusement votre fonction de journaliste – éditorialiste ?
le statu quo n’est plus permis non plus : mais qui entretient le statu quo si ce n’est que le Président en personne qui ne cesse de pérorer, de discourir. On dirait un paranoïaque au vu de ses propos hier lors de sa « balade » à Tunis !! Lamentable.
Je me contente de relever cela. De toute manière, votre journal et vous-même continuerez à « cirer » les bottes de ce mannequin politique. On se croirait en face d’un Kaddafi ou Saddam HUssein ressuscité !