Handball | Equipe de Tunisie : La Tunisie n’a pas préparé le «Mondial»

 

Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt, comme tous les Tunisiens d’ailleurs, le tournoi de préparation disputé par l’équipe de Tunisie de handball en Pologne et, bien entendu, les deux premiers matchs joués contre le Bahreïn et la Belgique.

Et malheureusement, nous avons tout simplement constaté que le sept tunisien a préparé le tournoi joué en Pologne et non pas le Mondial.

Le premier indice est venu du rythme saccadé de la prestation tunisienne dont l’équipe, en ouverture de ce «Mondial», a frôlé une défaite catastrophique, n’eût été la belle prestation des gardiens de but.

Cette baisse de rythme et ces redémarrages sur les chapeaux de roues sont le propre d’une équipe qui se trouve en pleine récupération à la suite d’un effort intense, dont les effets ne sont pas encore emmagasinés en tant que ressources à solliciter au moment opportun.

Les Tunisiens, qui ont remarquablement évolué en Pologne en guise de préparation du Mondial, sont apparus complètement déconnectés à des moments cruciaux des deux premières rencontres officielles jouées. Ils ont permis à leurs adversaires de prendre confiance et de ressentir la possibilité de contourner l’obstacle tunisien.

D’ailleurs, Bahreïnis et Belges ont le plus souvent marqué sur mauvais positionnement ou réaction tardive de la défense. En effet, des joueurs en forme, en pleine possession de leurs moyens, auraient réagi d’une autre manière et plus rapidement, surtout ils auraient anticipé les fins de mouvements de leurs adversaires.

Les Tunisiens semblaient, en certains moments, se demander ce qu’ils devaient faire et étaient incapables de «lire» les intentions de leurs vis-à-vis. Le handball est un jeu extrêmement rapide et cela met les joueurs à forte pression mentalement et physiquement surtout lors de la phase de finition de l’attaque. Nos joueurs se retrouvaient complètement collés au parquet, et cela démontre que «la forme» n’était plus là.

Pourquoi dès lors ont-ils été si brillants lors du tournoi joué en Pologne ?

Parce que tout simplement, faute de préparation scientifiquement conçue, la «forme» a été atteinte en pleine phase de préparation. Donc une quinzaine de jours avant l’objectif initial, et on s’est retrouvé en période descendante après ce tournoi.

Pas au rendez-vous

C’était une question de dosage des entraînements, de récupération et un entretien de cette forme qui n’ont pas été réussis.L’équipe de Tunisie dispose-t-elle d’un préparateur physique ? C’est la question qu’on a fini par se poser.

Un préparateur physique de métier se serait fixé sur l’objectif principal en tant que point de mire, tout en prenant en compte les objectifs secondaires (le Tournoi de Pologne). C’est là que tout commence.

Le Bahreïn et la Belgique ont largement profité de la baisse de régime, voire des moments de léthargie de l’équipe de Tunisie, pour la plonger dans le doute.

Il y a des cycles, des bilans, des évaluations et de nouvelles étapes à envisager pour se fixer sur le niveau individuel et collectif de l’ensemble.

En effet, l’âge des joueurs, l’intensité  des compétitions auxquels ils prennent part, les dates de fin de compétition des uns et des autres, etc. sont à prendre en considération. N’oublions pas que nos joueurs évoluent dans des championnats différents. Certains ont terminé leur saison alors que d’autres sont en pleine récupération.

Un travail spécifique

Ces évaluations constituent la clef de voûte de toute préparation qui, en plus du travail collectif, peut être individuelle. Nous doutons qu’elle a eu lieu, au vu des prestations fournies.

Dans le cas de figure, la période de récupération aurait été calculée et la période de forme repoussée, par un travail spécifique, pour éviter la chute que l’on a enregistrée au Mondial. Un entraîneur quelle que soit son application ne pourra jamais atteindre ces objectifs s’il n’est pas assisté par un spécialiste en la matière. Une spécialisation basée sur un suivi méticuleux, des tests physiques individuels et collectifs, parfois de prises de sang et d’analyses pour déterminer le degré de charge encaissée lors des entraînements.

Et c’est à partir de là qu’on détermine, en fonction de la date de la compétition, le rythme à adopter, les périodes préparatoires, les périodes compétitives, les périodes de transition qui sont les plus délicates. C’est cette dernière période qui a été ratée.

Les deux entraîneurs de notre «sept» ont-ils fait ce travail d’approche pour amener leurs joueurs en forme le jour «J»? Visiblement non, car cela se voyait dans ces passages à vide et ces moments d’hébétude qui n’allaient pas du tout avec ce que nous avions vu lors du tournoi de préparation.

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