Accueil A la une Jean-Luc Revéreault, Chef de la représentation de la Banque Européenne d’investissement : «La BEI continuera à soutenir les projets d’investissement en Tunisie»

Jean-Luc Revéreault, Chef de la représentation de la Banque Européenne d’investissement : «La BEI continuera à soutenir les projets d’investissement en Tunisie»

Depuis qu’il est aux commandes de la représentation de la Banque européenne d’investissement (BEI) en Tunisie, Jean-Luc Revéreault s’active énergiquement à dépoussiérer les dossiers des projets qui piétinaient et à soutenir d’autres qui répondent à des besoins urgents tels que le soutien à l’Office des céréales pour l’achat de blé tendre/orge sur les marchés internationaux et le renforcement de ses capacités de stockage des céréales.

De la sécurité alimentaire à l’amélioration de l’infrastructure, en passant par la modernisation des établissements scolaires, le développement de l’énergie propre ou la réhabilitation des centres historiques et des médinas, la Banque européenne d’investissement, ce bras financier de l’UE, s’emploie depuis plusieurs décennies à améliorer les conditions de vie des Tunisiens, à favoriser la création d’emplois et à tracer de nouvelles voies pour les PMEs.

Depuis qu’il est aux commandes de la représentation de la Banque européenne d’investissement (BEI) en Tunisie, Jean-Luc Revéreault s’active énergétiquement à dépoussiérer les dossiers des projets qui piétinaient et à soutenir d’autres qui répondent à des besoins urgents tels que le soutien à l’Office des céréales pour l’achat de blé tendre/orge sur les marchés internationaux et le renforcement de ses capacités de stockage des céréales.

Il avoue à ce titre que près d’un milliard d’euros alloués à plusieurs projets n’étaient pas encore décaissés en 2019 pour plusieurs raisons techniques, administratives et autres et que depuis son arrivée, plus de 200 millions d’euros ont déjà été décaissés, marquant ainsi une nouvelle dynamique économique dans le pays. La BEI a déployé des efforts particuliers depuis 2019 pour « aider ses clients emprunteurs à satisfaire les conditions de versement des prêts en vue d’accélérer la mise en œuvre des projets financés par la BEI. Ces efforts se sont traduits par une augmentation significative du montant des versements pour des projets stratégiques pour le pays», a-t-il affirmé.

Nouvelle identité visuelle

Avant d’entamer un petit rappel des activités de la BEI et du groupe BEI dans le monde et en Tunisie, Jean Luc Revéreault a dévoilé la nouvelle identité visuelle de la BEI qui rappelle de manière stylisée l’appartenance de ce bras financier à l’UE.

En effet, la Banque, fondée en 1958, qui avait pour objectif «de mettre à niveau les Etats des pays membres», a commencé ses activités en dehors de l’espace européen en 1970, indique-t-il. Sa présence en Tunisie, qui remonte aux années soixante-dix, aura permis d’accompagner le  pays dans plusieurs projets de développement économique.

Ce bras financier aligné sur la politique des Etats membres de l’UE est la plus grande banque multilatérale au monde qui se finance sur les marchés de capitaux internationaux et applique les conditions financières les plus compétitives à ses clients. Les taux d’intérêt appliqués en Tunisie «oscillent entre 0% et 3%», révèle le chef de la représentation de la BEI.

En effet, cette banque basée au Luxembourg et employant près de 4.000 personnes composées  de professionnels du financement, d’un grand nombre d’ingénieurs, d’économistes et d’experts dans les domaines sociaux et environnementaux, a investi depuis 1958 plus de 4.900 mds d’euros dans 14.900 projets à travers le monde (59 bureaux implantés dans plus de 160 pays) qui ont eu en un effet catalyseur pour les investissements mobilisés.

Depuis que l’Angleterre a quitté avec le Brexit, trois pays, à savoir la France, l’Allemagne et l’Italie, détiennent 58, 34%  des actions dans le capital de la BEI. Ils forment à eux seuls la locomotive financière des 27 pays de l’UE. Malgré le fait que les orientations financières de la BEI soient alignées à la politique de ses pays membres, «chaque projet est soigneusement sélectionné et passe au crible par sept étapes cruciales (évaluation, approbation, etc.) avant d’accéder au financement (prêts, garanties, fonds propres) et conseils. Les prêts de la BEI peuvent être combinés avec d’autres sources de financement de l’UE», assure Jean-Luc Revéreault.

Toutefois, Jean-luc Revéreault a indiqué qu’avec le nouveau cadre financier pluriannuel 2021-2027, la BEI «renforcera ses financements hors de l’Union européenne via l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale».

En effet, pour donner plus de perspicacité à ses actions hors UE, l’année 2022  a été marquée par le «lancement de EIB Global – BEI Monde, une branche dédiée aux financements de la BEI en dehors de l’Union européenne dont l’objectif serait» le renforcement de la présence de la BEI sur le terrain, en coordination avec les représentations de l’Union européenne», explique-t-il. A cet effet, l’année 2022 a mobilisé 10.8 mds EUR d’investissements dont 45% ont été alloués aux pays fragiles et peu développés, 23% aux projets qui ont contribué à une plus grande égalité H/F et 47% en faveur de l’action climatique et environnementale, note M. Revéreault.

Un partenaire stratégique

La Banque européenne d’investissement est un partenaire stratégique pour le développement de projets d’investissement en Tunisie. C’est une banque avec une mission clé, celle de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Tunisiens.

Depuis 43 ans, la BEI a mobilisé plus de 6,74 milliards d’euros pour le financement de 130 projets en Tunisie, qui favorisent une croissance économique durable et inclusive et la création d’emplois. Ces investissements concernent des secteurs stratégiques tels que les infrastructures de transport, l’aménagement urbain, l’éducation, l’énergie, l’assainissement et l’eau.

2,5 milliards d’euros depuis 2011

Dans ce  cadre, plus de 2,5 milliards d’euros de prêts ont été signés depuis 2011 en faveur de la Tunisie qui «reste le premier bénéficiaire des prêts de la BEI par habitant».

Cependant, depuis 2018, «le rythme des signatures s’est ralenti; priorité a été donnée aux décaissements et à la réalisation de projets déjà signés», explique Jean-Luc Revéreault qui ajoute qu’en 2022, «deux contrats ont été signés pour un montant total de 215 millions d’euros afin de répondre aux besoins urgents de la Tunisie : sécurité alimentaire et renforcement du réseau électrique».

De ce fait, si le montant global des financements du Groupe BEI  en  Afrique et Moyen-Orient s’élève à 5,5 milliard d’euros, en 2022, la Tunisie a bénéficié  de 117 millions contre EUR 44 millions en 2021.

La Steg, le plus grand bénéficiaire

En effet, un prêt de 150m d’euros (500m TND) a été accordé à l’Office des céréales (avec la garantie de l’Etat tunisien) pour l’achat de blé tendre/orge sur les marchés internationaux et le renforcement de la capacité de stockage de l’Office des céréales. «Une action concertée avec les partenaires de la Tunisie (BEI, UE, BM, Berd, BAD) pour un montant total de 500m d’euros afin de répondre rapidement à une situation exceptionnelle», souligne-t-il.

Un autre prêt de 70 millions de dollars (220m TND) a été accordé à la Steg (avec la garantie de l’Etat tunisien) pour «renforcer le réseau de transport et de distribution de l’électricité et le préparer à la connexion avec des unités de production renouvelable», souligne-t-il. Il affirme à ce propos que «le premier bénéficiaire de la BEI est la Steg».

Il ajoute que «malgré la difficile situation économique et financière de la Tunisie, la BEI est prête à continuer à financer les projets d’investissement qui permettront d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens, de créer des emplois et de réduire l’impact environnemental et le coût de la facture énergétique pour le pays pour des secteurs stratégiques tels que l’éducation, le soutien aux PMEs, l’infrastructure routière et l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie à travers un financement conjoint avec la Banque mondiale et une assistance technique pour la mise en œuvre du projet (don de 500.000 euros de l’UE et Etats membres de l’UE)».

Interrogé sur la disposition de la Banque à soutenir l’assistance financière en Tunisie, Jean-Luc Revéreault a indiqué que la BEI «n’offre pas de soutien budgétaire en Europe ou ailleurs. C’est un partenaire plutôt qu’un bailleur. Car si on veut relancer la croissance, ce n’est pas à travers l’assistance financière mais par l’investissement».

Il  a ajouté dans le même sillage que «les financements de la BEI en Tunisie sont de l’ordre de 200 à 300 millions d’euros par an, combinés à ceux de l’UE, on arrive à 500/600 millions d’euros par an».

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