Pièce théâtrale « Chambre 106 » est écrite par l’éducatrice encadrante Zohra Chemingui et mise en scène par l’homme de théâtre Chokri Gaied, dans le cadre de la clôture d’un projet menée par l’ONG Tunisia Plus, au sein de la maison de jeune de Fouchena, dirigée avec la minutie d’un orfèvre par son directeur, Lakhdhar Guitni.
« Tu veux que je sois éveillée ? Pourquoi ? pour qui ? Les psychotropes me conviennent parfaitement. C’est avec ces médicaments que je suis un cadavre vivant. Seule ma respiration indique que je suis vivante. Un cadavre vivant dont la puanteur ne se fait pas encore sentir. Je ne me souviens pas d’hier, et je ne rêve plus de demain. Les miens m’ont oublié ! et vous voulez que je sois éveillée et que je parle ? ».
Cette réplique liminaire interpelle, scotche et plonge le public dans la chambre 106, de ce qui semble un hôpital psychiatrique où dépérissent Aida (Alias Gamra), Malek, Raja, Rim, malmenées par la vie, meurtries par les vices humains, et sacrifiées sur l’autel de la société. Une société, représentée notamment par un infirmier qui les bourre de médicaments en guise de camisole chimique, pour s’apercevoir en fin de compte que cet infirmier donne des signes d’un déséquilibre mental.
Projet WASL
Ecrite par l’éducatrice encadrante Zohra Chemingui et mise en scène par l’homme de théâtre Chokri Gaied, dans le cadre de la clôture d’un projet menée par l’ONG Tunisia Plus, au sein de la maison de jeune de Fouchena, dirigée avec la minutie d’un orfèvre par son directeur, Lakhdhar Guitni.
La pièce théâtrale, présentée le 26 février s’inscrit dans le cadre d’un projet beaucoup plus ambitieux baptisé « Wasl », et vise à prévenir les comportements à risque chez les jeunes, dont notamment l’extrémisme violent.
« Nous sommes impressionnés par la performance de ces jeunes, qui, au fond, démontrent toute l’étendue et tout le talent des jeunes dans toutes les régions, réagit Chokri Elfida, président de Tunisia Plus. Nous devons être attentifs aux aspirations des adolescents notamment, pour mieux répondre à leurs interrogations ».
De son côté, Rym Trabelsi, directrice du projet explique que « WASL vise à traiter le problème de radicalisation et l’extrémisme chez les jeunes vulnérables ou à risque dans les deux communes de Hrairia (gouvernorat de Tunis) et de Saouef (gouvernorat de Zaghouan) à travers le renforcement de capacités et l’implication des jeunes et de toutes les parties prenantes, la mise en place de solutions culturelles et artistiques innovantes et le développement d’un comportement positif chez les jeunes ».
Des solutions adaptées
Le projet est financé par l’ONG FHI 360 et United States Agency for International Development (USAID) et s’étale de janvier 2022 à mars 2023. Il a notamment permis la constitution d’un groupe de médiateurs. Objectif : réfléchir, avec les jeunes, sur la conception de solutions adaptées pour chaque région.
À noter par ailleurs que TUNISIA PLUS, est une ONG tunisienne qui travaille à l’amélioration de l’insertion socioéconomique de la jeunesse à travers l’éducation, la formation et la promotion de l’économie sociale et solidaire auprès des groupes défavorisés que sont les enfants, les jeunes et les femmes en situation difficile en Tunisie.