Karim Amous, expert-comptable et conseiller financier chez «Smarteco» à La Presse : «La production du café devrait augmenter de 20% en 2023»

 

Face à la pénurie en matière de café constatée entre 2022 et 2023, le marché du café en Tunisie est dominé aussi bien par des marques internationales que locales. Karim Amous, expert-comptable et fondateur du groupe financier Smarteco, s’est penché sur la question et nous donne quelques éléments de réponse à cette problématique qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre. Interview.

Est-ce que le consommateur tunisien peut se contenter d’une quantité limitée de café ou pas ?

Le café est une boisson populaire en Tunisie, consommée par une grande partie de la population. Le marché du café en Tunisie est dominé aussi bien par des marques internationales, ainsi que par des marques locales. Le café est généralement vendu dans les supermarchés, les épiceries et les salons de café, avec desvariétés disponibles, tels que le café moulu, le café en grains et les capsules de café.

Le secteur du café en Tunisie est relativement petit par rapport à d’autres pays consommateurs de café. La Tunisie ne consomme qu’une quantité limitée de café, dont une grande partie est importée pour répondre à la demande intérieure.

L’industrie tunisienne du café est un secteur économique majeur et constitue une importante source de revenus pour de nombreuses personnes. En 2020, la production du secteur a atteint 18.000 tonnes, pour une valeur estimée à environ 25 millions de dollars. Selon les statistiques officielles, le secteur emploie environ 14.000 personnes, soit 2.000 permanents et 12.000 saisonniers. Le pays compte également environ 9.000 salons de café, avec un chiffre d’affaires estimé à 1 milliard de dollars. Le secteur est fortement dépendant des importations, environ 90 % des matières premières utilisées dans le secteur proviennent de l’étranger. Pour la saison 2022-2023, la filière devrait augmenter sa production de 20% par rapport à la saison précédente pour atteindre 22.000 tonnes.

Globalement, le secteur du café en Tunisie est relativement petit, mais il reste un élément important de l’économie locale. La consommation de café a une longue histoire en Tunisie et cette boisson continue d’être appréciée par une grande partie de la population tunisienne.

Et si on arrêtait brusquement la consommation du café, quelles seraient les répercussions micro et macroéconomiques sur la Tunisie ?

Sur le plan macro-économique, l’arrêt brusque de la consommation de café en Tunisie pourrait avoir un impact sur la production et la distribution du café. La Tunisie produit du café en petites quantités, mais elle en importe également pour répondre à la demande locale. Si la demande intérieure de café diminue de manière significative, cela réduirait la demande totale de café, et affecterait la consommation du café tunisien. Cela pourrait avoir un impact négatif sur l’économie tunisienne, notamment sur les revenus des torréfacteurs de café et les distributeurs.

Sur le plan micro-économique, l’arrêt brusque de la consommation de café pourrait avoir un impact sur les entreprises locales qui dépendent de la vente de café, telles que les salons de café et les restaurants. Si la demande de café diminue, cela entraînera une baisse des ventes et des revenus pour ces entreprises. Cela affectera également les emplois dans ces secteurs, en particulier pour les personnes travaillant dans la production, la vente et la distribution de café.

En général, si un Tunisien consomme une tasse de café par jour, cela représente environ 365 tasses de café par an. Si le prix moyen d’une tasse de café en Tunisie est d’environ 1,5 dinar tunisien, cela signifie qu’un Tunisien pourrait économiser environ 550 dinars en arrêtant de consommer du café, soit un peu plus que le Smig mensuel. Cependant, il convient de noter que le coût du café peut varier en fonction de nombreux facteurs, tels que l’endroit où vous l’achetez, le type de café que vous consommez et la manière de sa préparation. Par conséquent, le montant que pourrait économiser un Tunisien en arrêtant de consommer du café peut varier ainsi d’une personne à l’autre.

Côté santé, le café est-il vital ou pouvons-nous en passer ?

Scientifiquement parlant, oui, il est tout à fait possible de vivre sans café. Le café est une boisson populaire dans de nombreux pays, en raison de ses effets stimulants sur le système nerveux central, mais il n’est pas pour indispensable à notre survie. Le corps humain n’a pas besoin de caféine pour fonctionner correctement.

Cependant, certaines personnes peuvent avoir des symptômes de sevrage si elles arrêtent brusquement de consommer du café, notamment des maux de tête, de la fatigue, de l’irritabilité et des difficultés de concentration. Ces symptômes peuvent durer entre quelques jours à une semaine, mais ils disparaissent généralement d’eux-mêmes.

Si on est habitué à boire du café et qu’on arrête brusquement, il est recommandé de réduire progressivement cette consommation pour éviter les symptômes de sevrage. On peut également envisager de remplacer le café par d’autres boissons telles que le thé ou l’eau.

Un mot pour conclure ?

En résumé, bien que le café soit une boisson populaire et appréciée dans de nombreux pays, il n’est pas essentiel à notre survie et il est tout à fait possible de s’en passer.

Il convient de noter que l’arrêt brusque de la consommation de café en Tunisie est hypothétique et dépend de nombreux facteurs, tels que la raison pour laquelle la population arrêterait de consommer du café, le taux de consommation actuel de café en Tunisie et la durée de l’arrêt. Il est également important de noter que l’économie réalisée par l’arrêt de la consommation de café peut ne pas être significative par rapport aux autres dépenses courantes, telles que le logement, l’alimentation et les factures d’électricité, de la Sonede et autres…

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