• Le parti Ennahdha demande «la libération immédiate et sans délai» de son président et «tient l’autorité pour responsable de toute atteinte à l’intégrité physique et psychologique de Rached Ghannouchi».
• Rached Ghannouchi avait déclaré que les «putschs devaient être caillassés et non fêtés». Il a également traité de «terroristes» ceux qui soutiennent ce qu’il estime être «le putsch du 25 juillet». Lors de la même rencontre, le chef historique du parti Ennahdha a indiqué que sans les partis d’opposition, la Tunisie est «un projet de guerre civile».
• «Les unités de sécurité qui ont perquisitionné le domicile de Ghannouchi et procédé à son arrestation n’ont présenté aucun mandat».
Dans la nuit du 17 avril, une brigade antiterroriste a procédé à l’arrestation du président et chef historique du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi. Pour le moment, les raisons de son arrestation restent inconnues. Selon les premiers éléments, la brigade aurait perquisitionné le domicile de l’ex-président de l’Assemblée dissoute avant de l’interpeller.
Dans l’urgence, le parti Ennahdha a organisé un point de presse dans les locaux du siège du parti à Monplaisir, en présence de plusieurs figures et partisans. Selon Mondher Ounissi, membre du bureau exécutif du Mouvement Ennahdha, cette arrestation est une «fuite en avant» du régime et une «politique systématique», visant à museler toute opposition. Il a notamment répété à plusieurs reprises que le parti Ennahdha est un parti «civil» agissant en pleine lumière.
Ennahdha «visé» ?
«À travers cette arrestation, c’est bien le parti Ennahdha qui est visé, c’est désormais clair, a-t-il dit. Rached Ghannouchi a toujours été un homme de paix et de dialogue».
Interrogé par La Presse, Mondher Ounissi a affirmé que les unités de sécurité qui ont perquisitionné le domicile de Ghannouchi et procédé à son arrestation «n’ont présenté aucun mandat», ajoutant que ses avocats ont été empêchés de rencontrer leur client.
Le parti Ennahdha a demandé, à l’occasion de ce point de presse, «la libération immédiate et sans délai» de son président et «tient l’autorité responsable de toute atteinte à l’intégrité physique et psychologique de Rached Ghannouchi».
Selon une déclaration d’un responsable du ministère l’Intérieur à l’agence Tunis-Afrique presse, l’agence de presse officielle, «un mandat de dépôt a été émis à son encontre par le Parquet près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme», en raison de «déclarations provocantes».
Des propos polémiques de Ghannouchi
Présent la veille lors d’un rassemblement du Front de salut (opposition), Rached Ghannouchi avait déclaré que les «putschs devaient être caillassés et non fêtés ». Il a également traité de «terroristes » ceux qui soutiennent ce qu’il estime être «le putsch du 25 juillet». Lors de la même rencontre, le chef historique du parti Ennahdha a indiqué que sans les partis d’opposition, la Tunisie est «un projet de guerre civile». Des déclarations reprises sur les réseaux sociaux et jugés «graves» par les internautes.
Dans la soirée du 17 avril, le siège du parti a également été perquisitionné par la police. Une perquisition qui s’est déroulée en présence de nombreux agents de sécurité, près d’une heure après le départ des journalistes.
Sur les réseaux sociaux, une vidéo montre des Tunisiens semblant fêter cette arrestation avec un concert de klaxons, non loin du domicile du chef du parti Ennahdha dans la zone de Riadh Al-Andalous.