À partir de cet été, l’ambassade de France en Tunisie envisage d’offrir environ 10 000 rendez-vous mensuellement. Quelque 1 050 rendez-vous supplémentaires seront débloqués dans le courant de ce mois de mai.
Mille (1 000) autres rendez-vous seront ajoutés en juin prochain. Les créneaux de rendez-vous du mois de juillet (pour les visas de court séjour) seront mis en ligne entre fin mai et début juin. Et pour les étudiants, 6 000 créneaux de rendez-vous ont été bloqués pour cet été.
C’est ce qu’a souligné le Consul général de France en Tunisie, Dominique Mas, dans un entretien accordé à l’agence TAP.
Malgré les sérieuses appréhensions d’une large partie des Tunisiens face aux difficultés palpables relatives aux demandes de visas, le Consul général de France rassure les demandeurs de visas tunisiens et cite en contrepartie des chiffres qui prouvent le contraire.
En 2022, l’ambassade de France avait délivré plus de 86 000 visas aux Tunisiens soit plus de 7 000 visas par mois sur un total de 10 000 dossiers traités mensuellement.
L’obtention d’un visa Schengen devient de plus en plus difficile et les délais de rendez-vous s’étirent tellement dans le temps que l’attente peut aller jusqu’à des mois. Comment expliquez-vous ce blocage ?
D’abord, il faut rappeler que la France délivre plus de 70 % des visas Schengen octroyés à des Tunisiens. La mobilité légale entre la France et la Tunisie reste une priorité : il n’y a plus de restriction particulière pour les visas depuis le 1er septembre 2022.
Après deux ans de crise sanitaire, la demande de visa en Tunisie a presque doublé entre 2021 et 2022 et continue de croître, or, nos capacités d’instruction des dossiers sont limitées. Par ailleurs, nous avons changé de plateforme informatique pour le traitement des demandes de visas, ce qui a entraîné un rallongement des délais d’instruction et une réduction du nombre de rendez-vous offerts pour tenir compte de nos capacités de traitement.
Face à ce défi, le Consulat général de France en Tunisie s’est réorganisé et mobilisé pour répondre au mieux à la demande. Après quelques mois d’encombrement, nous sommes parvenus à revenir aux délais d’instruction minimum : de dix à quinze jours pour du court séjour Schengen. Les derniers chiffres indiquent une tendance à la baisse des délais d’attente pour l’obtention des rendez-vous chez TLS.
Face à la difficulté de prise de rendez-vous chez TLS, le recours à un intermédiaire est devenu inéluctable. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
La seule et unique façon de prendre un rendez-vous est de se connecter au site de TLS contact. Déléguer cette action à un intermédiaire ou une agence c’est prendre le risque de se voir attribuer un rendez-vous qui ne correspond à sa situation et donc ne pas pouvoir déposer sa demande ou tout simplement se faire escroquer.
Cette pratique n’est pas recommandée par le consulat. Au contraire, nous avons besoin de nos usagers pour refuser de telles pratiques et ne pas entretenir le système des intermédiaires qui vivent sur le désarroi des Tunisiens.
Le phénomène des intermédiaires n’est pas unique à la Tunisie, il est observé dans les autres pays du Maghreb ou du continent. Ces intermédiaires utilisent des robots informatiques qui scannent en continu le calendrier des rendez-vous et réservent automatiquement les rendez-vous pour leurs clients. Nous supposons que les intermédiaires en Tunisie opèrent de la même façon, mais nous ne pouvons agir car cela relève de la souveraineté de la Tunisie.
Cette pratique n’est pas interdite par la loi mais nous nous efforçons de mettre en place des dispositifs pour la réduire, voire l’empêcher. Ce n’est pas, juridiquement, de la corruption, mais c’est manifestement de l’escroquerie : ces intermédiaires locaux monnayent un service parfois faux auprès de Tunisiens pressés d’obtenir un rendez-vous.
Enfin, certaines officines prétendent disposer de créneaux libres attribués par le Consulat général. C’est naturellement faux. Chaque créneau de rendez-vous validé est nominatif et ne peut être transféré à un tiers. Nous incitons donc les demandeurs à la prudence. Nous n’excluons pas, pour notre part, de porter les cas de fraudes aux visas que nous avons décelés devant la justice.
Est-ce qu’il y a des prémices d’une amélioration de la situation ?
Nous avons adopté notre dispositif pour assurer le meilleur traitement possible des demandes et lutter contre la fraude. Cette adaptation nous a permis de débloquer 1050 rendez-vous supplémentaires en mai. 1000 autres rendez-vous seront ajoutés prochainement pour le mois de juin. Les créneaux de rendez-vous du mois de juillet (pour les visas de court séjour) seront mis en ligne entre fin mai et début juin. Ce sont environ 10 000 rendez-vous que nous offrirons mensuellement.
Enfin, dans la perspective des prochains départs de jeunes tunisiens désireux de poursuivre leurs études en France, en lien avec Campus France, 6 000 créneaux de rendez-vous ont été bloqués pour garantir un accès à la demande de visa à chaque étudiant tunisien cet été.