Sommité de la médecine vétérinaire dans notre pays, Dr Khaled Hichri, président de MVI (Medical veterinary international), s’étale sur une filière d’élevage longtemps livrée à elle-même. Entretien.
Son expertise est particulièrement reconnue dans le domaine, à travers des contributions exceptionnelles dans le domaine de la santé animale. C’est aussi un spécialiste éminent, auteur de recherches novatrices et de protocoles innovateurs en faveur de la santé animale avec un dévouement pour le cheptel camelin, ovin et caprin.
L’apport de la coopération
Il s’agit du Dr Khaled Hichri, président de MVI (Medical veterinary international), que nous avons croisé à Tataouine à l’occasion du colloque scientifique organisé sous l’égide de (MVI-GMS) sur le thème «Valorisation de la production du cheptel camelin». Avec lui, ce fut une opportunité pour connaître davantage MVI : «C’est un réseau de compétences créé en juin 2014, regroupant des experts de la coopération technique et des vétérinaires au service de la santé du cheptel et des populations, pour répondre aux besoins et attentes, sans cesse grandissants dans le domaine de la coopération vétérinaire». L’homme enchaîne avec l’éventail de missions sur lesquelles MVI accentue ses interventions et actions. «Nous œuvrons pour une meilleure santé et bien-être de la population animale, en agissant sur les maladies animales et les zoonoses, avec en point de mire la qualité, la salubrité des aliments et la mise à niveau des projets en santé et production animale».
Au cours des dernières années, MVI a opté pour un soutien en faveur de certains élevages oubliés dans notre pays : «Dans certaines de nos régions déshéritées, les cheptels camelin et ovin sont délaissés. Nous travaillons sur la mise en place des filières pour accompagner le cheptel de la production à la consommation».
En effet, le partenariat paraphé en décembre 2020 avec GMS, spécialiste de la nutrition animale, a constitué, selon Dr Hichri, la pierre angulaire de cette stratégie signée Medical veterinary international. «C’est une alchimie entre la médecine vétérinaire et la nutrition animale», estime-t-il. Et de se féliciter, «grâce aux compétences de MVI, notre partenaire fait des recettes de nutrition à la carte. C’est le cas de le dire, nous assurons le suivi et l’assistance des éleveurs dans les régions à forte densité de cheptel camelin, comme c’est le cas à Tozeur et Tataouine».
De l’assistance vétérinaire aux éleveurs
Au vu de l’assistance record des éleveurs de la région (8.000 dromadaires et environ 130 000 ovins), le succès du colloque scientifique, organisé à Béni Mhira, s’inscrit dans cette vision prônée sur le sillage d’une efficience convoitée par (MVI-GMS). D’ailleurs, comme nous le confirme Dr Khaled Hichri : «Nous sommes allés à l’écoute des éleveurs de la région qui ont présenté leurs doléances. L’objectif était de redonner un souffle à ces filières camelines et ovines délaissées depuis des années, et qui constituent un emblème de cette région, de par leur importance dans le registre économique et social dans ces contrées». Toutefois, «le cheptel est amoindri ces dernières années à cause du transfert d’une grande partie du cheptel dans un pays voisin pour l’abattage et la consommation locale de la viande. Avec notre partenaire (GMS et Techna), nous avons conçu des compléments alimentaires pour remédier aux problèmes de la complémentation nutritionnelle et apporter au cheptel les vitamines et oligo-éléments et sels nécessaires à la composition de la ration, surtout que la sécheresse qui sévit n’est pas de manière à garantir aux dromadaires l’alimentation et la nutrition qui assurent leur pérennité et une bonne production du lait des chamelles».
Instaurer un climat de confiance avec les éleveurs grâce à l’assistance des vétérinaires, partager l’expertise sur l’alimentation grâce au partenariat avec les spécialistes de la nutrition animale pour assurer les besoins spécifiques, tel est le créneau exploité par MVI. Le coup de départ a été donné en 2020 à Tozeur, Tataouine fut le siège de la deuxième étape. D’autres régions sont épinglées sur le carnet de bord.